— Asier Romero / Shutterstock.com

De récentes recherches ont permis d’établir que la culture ne jouait qu’un rôle minime dans notre perception de la plupart des odeurs, impliquant que nos préférences et nos aversions en la matière soient largement universelles.

Des résultats surprenants

Grâce à une combinaison unique de méthodes expérimentales et d’études de terrain, des scientifiques de l’Institut Karolinska (Suède) et de l’université d’Oxford (Royaume-Uni) ont découvert que les odeurs que nous aimons et détestons étaient principalement déterminées par la structure de molécules odorantes particulières.

« Nous souhaitions déterminer si les gens du monde entier avaient la même perception et aimaient les mêmes types d’odeurs, ou s’il s’agissait de quelque chose étant culturellement appris », explique Artin Arshamian, auteur principal de la nouvelle étude, parue dans la revue Current Biology. « Traditionnellement, nous avions tendance à penser que la culture avait une influence majeure, mais ces travaux ont montré que ce n’était pas le cas. »

Un total de 235 participants (incluant des membres de groupes de chasseurs-cueilleurs et de plusieurs communautés d’horticulteurs et d’agriculteurs de subsistance) ont été invités à sentir et classer différentes odeurs de la plus à la moins agréable.

— Valentyn Volkov / Shutterstock.com

S’il existait des différences dans les classements établis par les individus de chaque groupe culturel, pouvant être expliquée par la variabilité individuelle ou les goûts personnels (54 %), la structure moléculaire (41 %) et la culture (6 %), une forte correspondance globale concernant les odeurs considérées comme agréables ou désagréables a été mise en évidence.

La vanille en tête

La plupart des participants ont classé l’odeur de la vanille comme étant la plus agréable, et celle de l’acide isovalérique (que l’on retrouve dans des aliments tels que le fromage, le lait de soja ou le jus de pomme, ainsi que dans la sueur de pieds) comme la plus déplaisante.

Selon les chercheurs, de tels résultats suggèrent que notre attrait pour certains parfums chimiques a pu servir un objectif évolutif dans notre histoire, augmentant d’une manière ou d’une autre nos chances de survie à une certaine époque.

« Nous savons maintenant qu’il existe une perception largement universelle des odeurs, déterminée par la structure moléculaire, expliquant pourquoi nous en apprécions certaines et en détestons d’autres », souligne Arshamian. « La prochaine étape consistera à étudier pourquoi il en est ainsi en reliant ces connaissances aux processus cérébraux intervenant lorsque nous sentons une odeur particulière. »

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