Dan Trachtenberg, le réalisateur déjà applaudi pour Prey, a décidé d’envoyer la saga Predator dans un futur lointain avec Predator : Badlands. Un choix pas seulement esthétique, mais stratégique : éviter le casse-tête des timelines partagées entre Alien et Predator. En clair, plus besoin d’un tableau chronologique pour comprendre ce qui se passe.

Un futur lointain pour un passé compliqué
Trachtenberg a confié à IGN qu’il avait volontairement situé Predator : Badlands “bien dans le futur” afin d’échapper aux interférences avec les autres productions de l’univers Alien. “Quand on tournait, Romulus n’était pas encore sorti, et Alien : Earth était en développement. On ne savait pas encore où tout ça allait mener. Donc on a préféré placer notre film très loin dans le temps, pour que tout ce qui est arrivé avant reste derrière nous”, a-t-il expliqué.
Une manière élégante de dire : on arrête les calculs absurdes entre Prometheus, Alien vs. Predator et compagnie. Le futur devient un terrain neutre, débarrassé des contraintes et des incohérences qui plombent souvent les franchises trop liées à leur passé.
Une planète mortelle et une alliance inattendue
L’histoire de Predator : Badlands se déroule sur une planète isolée et hostile. Au centre du récit, un jeune Predator rejeté par les siens, qui va rencontrer une humaine incarnée par Elle Fanning. Une alliance improbable, mais porteuse d’émotion et de tension. Ce duo promet d’explorer une facette plus intime de la créature mythique : celle d’un être en marge, forcé de repenser sa place dans un univers impitoyable.
Trachtenberg, qui aime les récits de survie et de solitude (10 Cloverfield Lane), retrouve ici un terrain familier : enfermer ses personnages dans un cadre étouffant et voir comment ils se débrouillent. Sauf que cette fois, le décor n’est plus une cave ou une maison, mais une planète entière prête à les tuer.
Pas de “devoirs” avant la séance
Le réalisateur a aussi précisé qu’il voulait épargner au public la corvée de “rattraper” les films précédents. “Avec toutes les séries et films connectés à ces franchises, on voulait que Predator : Badlands soit une expérience indépendante. Pas besoin d’avoir vu quoi que ce soit avant.” Une phrase qui devrait rassurer ceux qui ont décroché quelque part entre Predators (2010) et The Predator (2018).
C’est aussi un aveu implicite : même les créateurs en ont marre de ces timelines alambiquées où chaque nouvel opus doit s’excuser d’exister. En plaçant Badlands dans un futur autonome, Trachtenberg offre une respiration bienvenue, un terrain vierge pour réinventer la mythologie sans se perdre dans les références.
Un vent de renouveau dans la franchise
Prey avait déjà prouvé qu’on pouvait dépoussiérer Predator sans trahir son ADN. Ce nouveau film poursuit cette logique, mais à l’opposé du spectre temporel : après le passé, le futur. Un mouvement audacieux qui pourrait bien repositionner la saga dans une direction plus libre, plus émotionnelle, moins bridée par la nostalgie.
Et puis il faut le dire : voir un jeune Predator marginal, paumé dans un monde qui le rejette, c’est une idée étrangement touchante. Derrière la violence et la technologie, il y a peut-être une vraie histoire de rédemption. Ironique, pour une espèce qui traque les humains depuis des siècles.
Une seule date à retenir
Trachtenberg résume bien l’esprit du projet : pas besoin de guides, de chronologie ni de rewatch intensif. Le seul repère utile, c’est la date de sortie. Predator : Badlands débarquera en salles le 7 novembre. Et cette fois, pas de piège temporel ni de crossover forcé : juste un Predator, une planète hostile et la promesse d’un nouveau départ pour une franchise qui en avait bien besoin.