De nouvelles analyses indiquent que la Béringie, reliant autrefois la Sibérie à l’Alaska, s’apparentait à une gigantesque tourbière plutôt qu’à une vaste langue de terre solide.
Tourbière géante
Mesurant plus de 1 000 kilomètres de large, le pont terrestre de Béring reliait les continents asiatique et américain il y a entre 36 000 et 11 000 ans. Alors qu’il était supposé que cet environnement, submergé suite à la fonte des glaces qui recouvraient une bonne partie des continents lors de la dernière période glaciaire, se résumait à des steppes herbeuses et arides ponctuées de grands lacs, une nouvelle étude brosse un tableau bien différent.
En analysant des carottes prélevées l’année passée au fond de la mer de Béring, Sarah Fowell, de l’université d’Alaska Fairbanks, et ses collègues ont obtenu un aperçu sans précédent du paysage et du climat de la Béringie, décrit comme la première tentative de reconstitution basée sur de telles preuves.
Outre des sédiments lacustres, son équipe a trouvé du pollen d’arbre, de petits fossiles (incluant des oeufs de daphnie, un minuscule crustacé d’eau douce), de l’ADN de mammifères (mammouths) et de la matière organique (mousses).
Crossing The Bering Bridge Meant Finding A Path Through Swampy Groundhttps://t.co/I8KJzDcdKI
— IFLScience (@IFLScience) December 11, 2024
« Nous avons découvert un paysage marécageux, parsemé de nombreuses rivières et de petites étendues d’eau », a expliqué Fowell à l’occasion de la dernière réunion de l’American Geophysical Union (AGU) à Washington.
Un obstacle insurmontable pour certaines espèces
Selon l’équipe, cet environnement largement marécageux, particulièrement accueillant pour les oiseaux, n’aurait pas empêché la migration de certains grands herbivores, comme les bisons, passés de l’Asie à l’Amérique du Nord, ou les chevaux, ayant effectué le chemin inverse.
« Même s’il s’agissait en grande partie de plaines inondables et d’étangs, les herbivores étaient là, juste en amont, dans des zones plus élevées et sèches », a estimé Fowell.
Il semble toutefois avoir constitué un obstacle insurmontable pour d’autres espèces préhistoriques emblématiques, comme le rhinocéros laineux (originaire d’Eurasie), le chameau d’Amérique (Amérique du Nord et centrale) et l’ours à face courte (Amérique du Nord).
En juillet, l’analyse d’ossements avait révélé que l’Homme était déjà présent en Amérique du Sud il y a 21 000 ans.
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
Étiquettes: bering, beringie, ère glaciaire
Catégories: Histoire, Actualités
Quand est-ce que la prochaine période glaciaire est-elle prévue ??