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La pollution plastique envahit de plus en plus l’Antarctique

Les déchets se retrouvent sur les rivages et dans l’estomac des oiseaux marins

Souvent considéré comme un continent vierge et isolé, l’Antarctique est pourtant lui aussi touché par le problème de la pollution plastique, avec des déchets s’accumulant sur ses rivages ou se retrouvant dans l’estomac des oiseaux marins.

Plus de 10 000 objets et débris collectés en l’espace de 30 ans

Se basant sur trois décennies d’analyses approfondies des débris plastiques marins ingérés par la faune locale ou échoués sur les plages de l’île Bird (Géorgie du Sud) et de l’île Signy (Orcades du Sud), ces deux nouvelles études du British Antarctic Survey (BAS), dont les conclusions ont été présentées dans la revue Environment International, jettent un nouvel éclairage sur le problème de la pollution plastique en Antarctique.

Au cours de cette période, les chercheurs ont collecté plus de 10 000 objets et débris, majoritairement composés de plastique (équipements de pêche, emballages alimentaires…), ce qui leur a permis de déterminer leur provenance et l’efficacité des politiques mises en place pour atténuer ce type de pollution.

Dans le cadre de la première étude, une équipe dirigée par l’écologiste marine Claire Waluda a constaté que la nature et la quantité des plastiques récupérés avaient évolué au fil des ans, et que les efforts déployés pour réduire ce type de pollution dans les océans avaient eu un effet positif.

« Bien que nous ayons constaté une augmentation de la quantité de débris plastiques échoués, des analyses récentes ont révélé un nombre croissant de morceaux plus petits », explique Waluda. « Cela pourrait être dû à la décomposition de plus gros morceaux se trouvant dans l’océan Austral depuis longtemps. »

« Le volume de plastique récupéré ayant atteint son pic dans les années 1990, notre étude suggère que les mesures visant à limiter la pollution plastique dans l’océan Austral se sont avérées en partie payantes. Mais il reste beaucoup à faire », estime la scientifique.

« En intégrant nos données dans des modèles océanographiques, nous en apprendrons davantage sur les sources et les puits de déchets plastiques, ainsi que sur la manière dont ils sont transportés dans et autour de l’océan Austral. »

— Sergej Onyshko / Shutterstock.com

« Notre étude s’ajoute à un ensemble croissant de preuves que les bateaux de pêche et autres navires contribuent de manière importante à la pollution plastique »

Pour la seconde étude, Richard Phillips, spécialiste des oiseaux marins, a examiné les plastiques ingérés par trois espèces d’albatros présentes sur l’île Bird (albatros à sourcils noirs, albatros hurleur et pétrel géant), ayant tendance à prendre ce type de déchets flottants pour de la nourriture.

Son équipe a trié les débris recueillis dans les nids des oiseaux par type, taille, couleur et origine, et constaté que les plastiques retrouvés sur l’île Bird étaient différents de ceux trouvés dans les îles environnantes de Géorgie du Sud. Il s’est avéré que les albatros et les pétrels géants avaient principalement ingéré des emballages alimentaires provenant d’Amérique du Sud, probablement jetés par-dessus bord par les équipages des navires évoluant dans les eaux de cette partie du globe.

« Notre étude s’ajoute à un ensemble croissant de preuves que les bateaux de pêche et autres navires contribuent de manière importante à la pollution plastique », explique Phillips. « Il est évident que les plastiques marins constituent une menace pour les oiseaux de mer et les autres espèces sauvages et qu’il faut faire davantage pour améliorer et renforcer les politiques visant à empêcher que ce type de déchets ne se retrouvent dans l’océan, tant à terre que sur les navires qui sillonnent l’Atlantique Sud. »

« Il y a toutefois une bonne nouvelle. Puisque nos analyses ont montré que les albatros à sourcils noirs ingéraient généralement des niveaux de débris relativement faibles, ce qui suggère que la pollution par les plastiques dans les eaux de l’Antarctique où ils se nourrissent reste relativement faible », conclut le chercheur.

Par Yann Contegat, le

Source: New Atlas

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  • N’oubliez pas que les plastiques ne viennent pas seul. Ceux qui ont de beaux et gros bateaux qui se promener, à votre avis où mettent ils leurs poubelles un sac où plusieurs. C’est vite tomber ni Vu ni connu ils ne sont pas meilleurs que ceux qui laissent les poubelles sur la plage voilà