Éteindre les lumières pour admirer à nouveau les étoiles, c’est le pari réussi d’une région du Quebec. En 2003, l’Observatoire astronomique du Mont-Mégantic tirait la sonnette d’alarme. La pollution lumineuse brouillait totalement l’observation du ciel. Et seulement dix ans plus tard, la région du Parc National du Mont-Mégantic est parvenue à rallumer les étoiles en diminuant la pollution lumineuse de 30%.
Le site, installé à 1100m d’altitude et à 250 km à l’est de Montréal, est particulièrement prisé des universités québécoises. Nombreux sont les étudiants qui patientent plusieurs années avant de pouvoir en admirer la voûte étoilée reconnue pour sa clarté exceptionnelle.
Et pourtant, ce spectacle a bien failli disparaître. Mais depuis 2013, des constellations comme le Scorpion ou le Capricorne, disparues dans les années 1980, peuvent à nouveau être observées dans le première « réserve internationale de ciel étoilé ».
Un statut qui fait la fierté de ses habitants. La plupart ont participé à cette lutte contre la pollution lumineuse pour faire réapparaître leur trésor étoilé. Mais avant qu’ils n’acceptent de tamiser les lumières, il a d’abord fallu les convaincre. Un plan à destination du grand public mené par Pierre Goulet avait alors vu le jour à l’AstroLab, la structure d’éducation populaire rattachée à l’observatoire.
« L’argument central était la protection de l’observatoire, mais nous avons vite élargi le propos. Les craintes portaient surtout sur la sécurité, nous avons donc pointé du doigt les lumières qui aveuglent, pour montrer qu’éclairer moins, c’est aussi éclairer mieux », raconte-t-il.
Une grande campagne de sensibilisation a démarré et le natif de la région savait comment convaincre les habitants. Les chercheurs ont corrélé la réduction de la pollution lumineuse ainsi que les économies d’énergies.
Et la campagne de sensibilisation ne s’est pas arrêtée là. Car plus les éclairages des particuliers sont proches de l’observatoire, plus la pollution lumineuse est importante. Ainsi, les 1 250 résidants de Racine, un petit bourg situé au pied du Mont-Mégantic, voilaient quasiment autant le ciel que les 160 000 habitants de Sherbrooke, 50 km plus loin.
L’équipe de l’AstroLab a également levé des fonds pour aider au financement de la conversion lumineuse. Soutenue notamment par différents ministères, collectivités territoriales, la société Hydro Québec mais également par les Caisses Populaires du Quebec, l’équipe est parvenue à rassembler 1,5 million de dollars canadiens. Une somme qui leur a permis de rendre toute sa noblesse au ciel étoilé du Parc National du Mont-Mégantic.
Aujourd’hui, plus d’un tiers de l’humanité ne voit plus la Voie lactée à cause de la pollution lumineuse. Espérons donc que de nouvelles « réserves internationales de ciel étoilé » voient le jour dans les prochaines années.
Par Victoria Ouicher, le
Source: We Demain
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