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La France condamnée pour avoir laissé ses citoyens s’intoxiquer au dioxyde d’azote durant des années

Depuis 2010, les autorités n'ont pas réagi pour protéger la population malgré de nombreux avertissements

La Cour de justice de l’Union européenne a condamné la France jeudi dernier pour avoir dépassé, depuis 2010, le seuil limite de dioxyde d’azote, un gaz très polluant qui étouffe plusieurs agglomérations. Le pays risque maintenant de payer une amende de plusieurs millions d’euros si aucune mesure n’est prise rapidement.

La France condamnée pour avoir émis trop de dioxyde d’azote

A force de faire la sourde oreille depuis trop longtemps, la France a été condamnée, jeudi 24 octobre, par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour avoir dépassé « de manière systématique et persistante » depuis 2010 le seuil limite dans l’air de dioxyde d’azote. Ce gaz très polluant issu principalement des moteurs diesel provoque la mort de 9 300 personnes par an en France.

Cette pollution de l’air concerne plusieurs zones dont Paris, Marseille, Lyon, Nice, Toulouse, Strasbourg, Montpellier, Grenoble, Reims, Clermont-Ferrand, Toulon ainsi que la vallée de l’Arve, au pied du mont Blanc. La France rejoint ainsi sur le banc des mauvais élèves la Pologne et la Bulgarie aussi condamnées en 2017.

Alberto Hernández / Flickr

La France n’a pas appliqué les mesures nécessaires

Le pays avait pourtant reçu de nombreux avertissements pendant une décennie mais n’a pas pris suffisamment de mesures pour contrer le problème. La Commission européenne a alors saisi la CJUE en mai 2018. La législation prévoit que lorsqu’un pays membre dépasse les seuils autorisés, il doit établir un plan relatif à la qualité de l’air pour que cela dure le moins longtemps possible mais « la France n’a manifestement pas adopté, en temps utile, de mesures appropriées permettant d’assurer un délai de dépassement qui soit le plus court possible ». La France fait partie de plusieurs États membres contre lesquels Bruxelles avait décidé d’agir face à un problème persistant dans l’Union.

La France risque une amende de 11 millions d’euros

Si rien n’est fait pour régler le problème « dans les meilleurs délais », le pays risque de payer une amende de 11 millions d’euros. L’État français ne nie pas avoir dépassé le seuil autorisé mais se défend quand même et estime que l’application de la législation européenne sur la qualité de l’air « doit être appréciée au regard des difficultés structurelles rencontrées ». Mais pour les juges, « le fait de dépasser les valeurs limites pour le dioxyde d’azote dans l’air ambiant suffit en lui-même pour pouvoir constater un manquement ».

Dans un communiqué, la ministre française de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, assure que « le gouvernement est déterminé à améliorer rapidement et durablement la qualité de l’air, qui constitue un impératif de santé publique et environnemental« .

Par Jasmine Foygoo, le

Source: Le Monde

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  • No problem, le Peuple paiera… DEUX FOIS !!

    La note d’abord.

    Les conséquences des mesures qui seront prises contre les véhicules diesel d’autre part.

    Alors que ces voitures ne polluent pas plus que les autres, simplement d’un manière différente, et qu’il existe des solutions techniques pour contrer leur pollution spécifique dont un « simple » filtre à particules, à installer sur le pot d’échappement, qui recueille les gaz et les transforme en… liquide pour les cartouches d’encre d’imprimantes !

    Double intérêt !!

    Mais gageons que les autorités publiques vont choisir de nous faire payer ENCORE une taxe, qui servira à Dieu sait quoi…

  • La pollution de l’air est un phénomène très complexe. Les sources de pollution de l’air sont les foyers de combustion (chaudières individuelles, collectives, industrielles, usines d’incinération des déchets, centrales thermiques …), les process industriels (chimiques, sidérurgiques…) et les transports (terrestres, maritimes et aériens) : plusieurs types de mesures de prévention sont donc à mettre en oeuvre.
    La pollution de l’air entraîne des atteintes respiratoires et cardio-vasculaires ainsi que des risques d’effets cancérigènes : La pollution de l’air devrait donc être une des premières préoccupations en termes de santé publique et d’environnement : http://www.officiel-prevention.com/environnement-pollution/pollution-de-l_air/detail_dossier_CHSCT.php?rub=40&ssrub=145&dossid=101