Alors que le temps n’est plus à la fête pour les partis politiques traditionnels, la rupture est consommée avec la majorité des français, l’envie est forte de les délaisser, au profit de nouvelles formations et organisations politiques. En janvier 2006, le Suédois Rick Falkvinge lançait un appel à fonder un « parti des pirates », qui peine à compter aujourd’hui dans l’échiquier politique français, mais qui sur des sujets fondamentaux liés à internet a déjà pu porter un message, alerter et proposer des solutions alternatives. 

C’EST QUOI, LE PARTI PIRATE ? 

Rick Falkvinge, le fondateur du parti pirate

Le parti pirate présentera des candidats aux prochaines élections législatives françaises, intéressons-nous à leur programme, qui va bien au-delà aujourd’hui des simples enjeux du numérique.

Cette envie, revancharde ou mûrement réfléchie, est (on a pu le voir lors des dernières élections présidentielles) cependant contre-balancée par le désir de « voter utile », de ne pas laisser un trop grand boulevard au populisme ou aux extrémismes, mettant en péril le pacte social.

Pourtant le parti pirate a déjà plus de dix ans et s’avère peut-être l’un des premiers partis mondiaux de l’histoire, le parti pirate possède des membres actifs dans près d’une cinquantaine de pays.

Le programme du parti pirate est axé essentiellement sur l’utilisation des nouvelles technologies et sur les libertés/contraintes qui devraient en découler. Force est de constater que beaucoup des élus actuels sont dépassés par la technologie et n’en voient tout simplement pas l’enjeu.

De grandes sociétés voient très bien comment exploiter la technologie à leur avantage. À force de lobbying à l’échelle européenne, ces sociétés n’ont aucun mal à imposer leurs vues auprès de politiciens, qui ont souvent des connaissances informatiques très approximatives. Cela se fait souvent au détriment de la liberté des citoyens, de la démocratie et droits fondamentaux.

L’histoire du Parti Pirate commence comme une blague sans conséquence. Un soir de décembre 2005 – c’était le 31, après un réveillon (probablement) bien arrosé, un programmeur suédois du nom de Rick Falkvinge lance à ses amis :

« Quand je pense que, nous autres citoyens qui ne demandons qu’à partager le savoir et la culture, les puissants et politiciens de tous poils ne cessent de nous traiter de Pirates ! Eh bien, soit : créons notre propre parti, ce sera le Parti Pirate ! ».

Aussitôt dit, aussitôt fait : une simple page web, fortement parodique, fera l’affaire. Une fois la blague menée à bien, le lien envoyé à quelques amis, et la soirée terminée, il oublie peu ou prou son coup d’éclat. Quelques jours passent. Puis, revenant sur les lieux du crime, il découvre que sa modeste page a déjà reçu des centaines de milliers de visites ! L’enthousiasme va au-delà de l’anecdote, la blague n’en est plus une : le Parti Pirate est né.

 

PROBLÈMES DE CROISSANCE EN FRANCE

Le Parti pirate est pionnier dans sa forme. Il n’est pas le successeur d’un précédent parti ni l’héritier spirituel d’une idéologie. Il est un parti nouveau, qui n’est même pas vraiment représentatif d’un groupe donné, puisque les défenseurs du logiciel libre n’étaient pas alors un groupe réellement constitué malgré l’existence de quelques associations comme l’April ou Framasoft.

Le drapeau du Parti pirate lors de l’assemblée générale du Parti pirate international à Paris, en 2014

Ainsi, sans revenu, sans accès médiatique aisé, sans groupe de pression derrière lui, sans légitimité, il a dû se construire en profitant de l’effet d’aubaine que les succès électoraux de ses cousins européens lui rapportaient. Après une participation anecdotique aux élections européennes, faute de moyens, ils arrivent en 2017 sans que rien n’ait vraiment changé en termes de notoriété ou de succès, mais à la conviction forte que le nouveau point de clivage de notre société, après la question de la protection de l’environnement, est le contrôle de l’information et de la technique.

LE NUMÉRIQUE SE DOIT D’ÊTRE UN VRAI SUJET DE DISCUSSION

Qu’il s’agisse de l’automatisation du travail, de la vie privée, de libertés numériques, du droit d’auteur et de propriété, de la prolifération des innovations échappant au principe de précaution, de décroissance… Tous ces sujets ont un impact direct sur notre vie quotidienne et sont plus que jamais actuels sans même qu’on s’en rende compte. La classe politique est parfois coupée des réalités est de l’importance des enjeux, on l’a encore vu avec la cyberattaque internationale WannaCry. Le numérique se doit d’être un vrai sujet de discussion lors des futures élections.

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