— Steve Sanchez Photos / Shutterstock.com

Aux États-Unis comme en France, la police ne vit pas ses meilleurs moments. Avec de nombreuses accusations de violence injustifiée et d’actes racistes, la police américaine fait effectivement face à de nombreuses critiques, et la population traque la moindre erreur. Pour faire face à l’inspection publique, des policiers de Beverly Hills ont diffusé de la musique sous copyright pour éviter d’être filmés.

Un comportement bien étrange de la part d’un policier américain

Un activiste a accusé les policiers de Beverly Hills de diffuser volontairement de la musique protégée par le droit d’auteur – comme « Yesterday » des Beatles et « Santeria » de Sublime – pour éviter la publication de vidéos sur les réseaux sociaux. En effet, la musique sous copyright, même en arrière-plan, déclenche les algorithmes de certains réseaux sociaux – notamment Instagram et YouTube – et empêche automatiquement la publication des vidéos concernées. Les dénonciations de l’activiste Sennett Devermont concernent notamment le sergent de police Bill Fair auprès duquel il a fait une réclamation pour une contravention qu’il jugeait injuste.

Ayant pour principe de toujours filmer ses interactions avec la police, l’activiste a été étonné par le comportement du sergent Fair durant leur discussion. Alors que Devermont s’expliquait cordialement avec le policier, ce dernier a commencé à diffuser la chanson « Santeria ». Restant silencieux durant un long moment, le policier a même augmenté le volume, ignorant totalement son interlocuteur et fixant son smartphone. Dans la vidéo de l’intervention, publiée sur l’un des comptes Instagram de Devermont, on peut l’entendre demander : « Monsieur, vous mettez de la musique pendant que j’essaie de vous parler. Pouvez-vous désactiver cela ? C’est un peu ridicule. »

Ce à quoi le sergent va enfin répondre : « J’essaie juste de voir combien de personnes regardent ça. Comme vous n’avez pas répondu à ma simple question, j’ai essayé de trouver moi-même », signifiant également qu’il est irrité par le fait d’être filmé. Si le comportement du policier est étrange, il ne s’agit pas d’un cas isolé. En effet, Devermont a rencontré une seconde fois le sergent Fair. Et pour la seconde fois, le policier a utilisé la même stratégie pour ne pas se faire filmer. L’activiste a fait face – une fois de plus – à cette stratégie anti-vidéo avec un autre policier, l’officier Julian Reyes. Par ailleurs, plusieurs signalements de cette tactique ont déjà été enregistrés, a rapporté Vice.

Une stratégie pas très efficace en ce qui concerne le sergent Fair

Clamant une violation de la liberté d’expression, Sennett Devermont a déclaré qu’il allait porter plainte contre le sergent Fair et l’officier Reyes. « C’est une forme d’agression contre la liberté d’expression. Il joue de la musique protégée par le droit d’auteur », a déclaré Devermont à CBS Los Angeles. Face au scandale provoqué par les vidéos et les accusations de l’activiste, les hauts responsables de la police de Beverly Hills ont déclaré via un communiqué transmis à Vice : « La diffusion de musique tout en acceptant une plainte ou en répondant à des questions n’est pas une procédure recommandée par le personnel de commandement de la police de Beverly Hills. » Ils ont également ajouté que le cas des officiers Fair et Reyes était en examen.

Quant à savoir pourquoi les vidéos publiées par Devermont n’ont pas été supprimées malgré le fait qu’elles contiennent des pistes musicales soumises au droit d’auteur, Instagram a expliqué que « ces restrictions tiennent compte des éléments suivants : quelle proportion de la vidéo totale contient de la musique enregistrée, le nombre total de chansons de la vidéo et la durée de chaque chanson incluse dans la vidéo », a rapporté Engadget. Ainsi, la réaction du sergent Fair a eu un effet Streisand : en voulant empêcher la diffusion de ces vidéos, il a attiré encore plus l’attention sur sa personne et ses actes.  

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