Le réexamen des restes fossilisées d’un étrange poisson qui vivait au début de l’Éocène suggère une position dans l’arbre phylogénétique différente de celle lui ayant été précédemment attribuée.
Un voile de mystère
Vieux de 50 millions d’années, les restes fossilisés de Pegasus volans proviennent d’une formation sédimentaire du nord de l’Italie. Si le naturaliste italien Giovanni Serafino Volta, qui avait été le premier à décrire la créature à la fin du XVIIIe siècle, avait conclu qu’il s’agissait d’une forme larvaire du poisson-papillon Pegasus volitans, cette possibilité a depuis été largement remise en question.
En 2014, il avait été suggéré qu’il appartenait plus probablement au super-ordre des lampriformes, comprenant l’impressionnant poisson-ruban, ou régalec. Mais à en croire les résultats d’une nouvelle étude, pré-publiée sur le serveur bioRxiv, ses caractéristiques morphologiques ne correspondaient pas étroitement à celles de tels poissons marins.
Selon les chercheurs, le corps effilé de P. volans, ses longues nageoires et son crâne légèrement bombé, qui aurait été surmonté d’une imposante crête frontale, le rapprocheraient davantage des acanthomorphes, qui comprennent les poissons téléostéens à nageoires épineuses.
Une morphologie assez inhabituelle qui aurait pu l’aider à tromper la vigilance de ses prédateurs et à identifier des proies potentielles.
Deux spécimens partiels
Seuls deux spécimens partiels de P. volans ayant été à ce jour découverts, un nouveau fossile plus complet pourrait constituer une pièce essentielle du puzzle, qui permettrait notamment d’établir leur stade de croissance (larve, juvénile ou adulte).
« Nous savons ce qu’il n’est pas, mais sa véritable nature reste encore floue », écrivent les auteurs de la nouvelle étude.
Dans l’attente d’une telle trouvaille paléontologique, ceux-ci ont proposé un nouveau genre alternatif. Correspondant mieux à leurs observations, celui-ci ne sera divulgué que lors de la publication définitive de l’article.