
Récemment, des spécialistes ont découvert les os de la hanche et la jambe gauches d’une jeune femme Paranthropus robustus en Afrique du Sud. Ces découvertes révèlent qu’elle était extrêmement petite et qu’elle a fini par servir de déjeuner à un léopard. Explications.
L’un des plus petits cousins humains
Mesurant à peine 1,03 mètre, il s’agit de l’un des plus petits cousins humains jamais découverts. Le Paranthropus robustus adulte a disparu il y a 2 millions d’années.
« Ces petits hominidés primitifs sont reconstitués comme étant plus petits et plus trapus que les pygmées humains modernes, soit des groupes d’individus dont la taille moyenne des hommes est inférieure à 1,50 mètre », a déclaré Travis Pickering, auteur principal de l’étude détaillant cette découverte, dont les résultats ont été publiés dans le Journal of Human Evolution, et paléoanthropologue à l’université du Wisconsin-Madison. « L’individu, désigné SWT1/HR-2, était probablement de constitution similaire : petit et trapu. »
The left hip and leg bones from a young female Paranthropus robustus discovered in South Africa show she was extremely short — and ended up as a leopard's lunch. https://t.co/z95WfTuyVC
— Live Science (@LiveScience) March 20, 2025
Quelle démarche ?
Les os des jambes de cette espèce étant rarement retrouvés, ces nouvelles découvertes apportent également des indices sur la façon dont Paranthropus robustus marchait. De plus, les chercheurs ont récupéré des fragments de roche sédimentaire datant de 1,7 à 2,3 millions d’années dans la grotte calcaire de Swartkrans, située dans le berceau de l’humanité, en Afrique du Sud.
Lorsque les chercheurs ont commencé à fouiller les blocs au laboratoire, ils ont découvert trois os connectés, la hanche gauche, le fémur et le tibia, provenant tous d’un même jeune hominidé adulte. D’après la forme des os, ils pensent qu’il s’agissait d’une jeune femelle adulte de cette espèce, également appelée australopithèque robuste en raison de la grande taille de ses dents et de son visage. Cependant, très peu de fossiles du corps de cette espèce ont été découverts, ce qui rend cette nouvelle découverte importante pour comprendre son apparence et ses mouvements.
Travis Pickering ajoutant : « Elle était certainement robuste au niveau du bassin et de l’articulation de la hanche. En revanche, les os de ses jambes ne sont pas aussi remarquables à cet égard, et c’est l’un des aspects les plus surprenants de ces fossiles. Pris ensemble, les os robustes de la hanche associés aux os plus fins des jambes montrent que ce Paranthropus robustus se déplaçait dans le paysage sur deux pieds, mais grimpait aussi probablement aux arbres à la recherche de nourriture ou pour échapper aux prédateurs. »
Quelle cause de décès ?
Une analyse a également permis de révéler la cause probable du décès de cette femme : un léopard l’aurait dévorée. « Les léopards ont tendance à se cacher dans les arbres près des ouvertures des grottes et bondissent sur des proies pesant environ 25 kg », ont expliqué les chercheurs dans leur étude. « Ce minuscule P. robustus, découvert dans une grotte, pesait probablement environ 27,4 kg. Nous avons également retrouvé des traces de dents de carnivore sur les os de l’hominidé, offrant des indices supplémentaires sur la cause de sa mort. D’autres fossiles présents sur le site présentent également des marques de perforation correspondant à des dents de léopard. »
Finalement, les chercheurs ne savent toujours pas pourquoi cette espèce était si petite. « Il n’existe actuellement aucune preuve qu’elle ait été touchée par le nanisme insulaire », a détaillé à son tour Jason Heaton, co-auteur de l’étude et paléoanthropologue à l’université de l’Alabama à Birmingham. « Toutefois, ici, cela peut refléter une variation naturelle au sein de l’espèce, des différences au niveau de la population ou des influences environnementales telles que des contraintes nutritionnelles ou de développement. »
« Je pense qu’il y a de bonnes chances que beaucoup plus du squelette de SWT1/HR-2 soit récupéré, surtout si nous avons raison et qu’elle a été tuée et mangée par un léopard, car les léopards ne consomment généralement pas d’os », a conclu Travis Pickering.
Par ailleurs, un adolescent de l’ère glaciaire atteint de nanisme éclaire la puberté préhistorique.