Les desserts se déclinent aujourd’hui sous de très nombreuses formes, couvrant un vaste éventail de saveurs, mais c’est au Moyen-Orient qu’un tel plat a vu le jour, il y a des milliers d’années.
L’aşure
Apparu il y a environ 6 000 ans, l’aşure est étroitement lié au mythe du Déluge. Suite à l’échouage de leur arche sur le mont Ararat, plus haut sommet turc culminant à 5 137 mètres, Noé et sa famille auraient célébré la fin du cataclysme en confectionnant un plat sucré et riche avec les aliments dont ils disposaient.
Bien qu’il soit resté associé à cet incontournable événement biblique de l’Antiquité jusqu’au VIIe siècle de notre ère, le « pudding de Noé » est aujourd’hui consommé dans des pays comme l’Arménie et les Balkans, à l’occasion de fêtes juives, chrétiennes et musulmanes.
En Turquie, il est notamment préparé en grandes quantités le dixième jour du mouharram, premier mois du calendrier musulman, et offert aux proches, amis et voisins.
Un dessert atypique
En dépit de ses milliers d’années d’existence, la recette assez peu conventionnelle de l’aşure a relativement peu évolué : essentiellement à base de blé, il contient souvent des haricots blancs et des pois chiches, auxquels sont ajoutés noix, fruits et épices (abricots, grenade, figues, pistaches et cannelle).
Pour Suna Çağaptay, de l’université Bahçeşehir d’Istanbul, ce dessert symbolise le partage et rapproche les gens, quelles que soient leurs croyances.
« Avec leurs références bibliques et musulmanes, l’aşure et ses légères variantes évoquent la douceur, la commémoration, les nouveaux départs », estime-t-il. « Je pense que très peu de plats possèdent un pouvoir similaire. »