La photosynthèse est un processus par lequel les plantes vertes synthétisent de la matière organique en utilisant de la matière organique. Grossièrement, c’est transformer la lumière du Soleil en nourriture. Ce processus biochimique est d’ailleurs vieux de 3,5 milliards d’années. Et pour la première fois, des scientifiques ont trouvé le moyen de « hacker » la photosynthèse, ce qui pourrait résoudre bien des problèmes quant à la faim dans le monde. Explications.

 

Hacker la photosynthèse, comment cela se passe ?

C’est en utilisant des techniques de génétique que les chercheurs ont réussi à reprogrammer les mécanismes biochimiques des plantes, afin que ces dernières puissent grossir et grandir plus rapidement.

Les séries d’expériences ont été menées au sein de l’Université de l’Illinois, sur des plants de tabac génétiquement modifiés au préalable. Les résultats sont sans appel et encourageant puisqu’ils ont noté une augmentation du volume des plants allant jusqu’à 40 % par rapport aux plans plus ordinaires. Certains membres de la communauté scientifique et chercheurs insinue également que cette pratique pourrait, par la suite, être étendue à d’autres cultures, comme le blé ou le riz. Un élan d’espoir infini alors pour résoudre la faim dans le monde et donner de plus grandes quantités, le tout en nécessitant moins d’efforts.

Comment y sont-ils parvenus ? En ajoutant des enzymes ou des protéines aux plantes et en supprimant efficacement certaines de voies naturelles de la plante, les chercheurs ont contourné le problème. En effet, jusqu’alors, ces plantes saisissaient très fréquemment de l’oxygène au lieu du dioxyde de carbone, ce qui entraînait une dépense d’énergie bien trop importante, et retardait ainsi le développement du plant. Désormais, la croissance sera bien plus accélérer et la plante va grossir davantage. En soit, ils ont résolu le problème de photosynthèse et permet un meilleur rendement pour ces végétaux.

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Des besoins croissants pour nourrir la population mondiale

Il faut rappeler que si nous n’arrivons déjà pas à alimenter convenablement l’ensemble du globe, la population mondiale croit constamment et explose même dans certaines zones, comme en Asie de l’Est. D’autres besoins vont émerger et devenir très vite liés au manque d’eau qui touchera l’ensemble du monde, que ce soit directement dans notre consommation mais également pour son utilisation intensive dans la production de culture.

« D’ici 2050, nous sommes à peu près certains que nous devons augmenter les rendements des cultures de 25 à 70 % pour nourrir tous les affamés du monde », a déclaré Amanda Cavanagh, chercheuse postdoctorale à l’université.

Cependant, ce « piratage » n’est que la première étape pour arriver à la création de cultures qui poussent plus vite et en plus grande quantité. Les besoins sont croissants, et les cultures doivent l’être également par le biais de multiples découvertes et avancées scientifiques. Les chercheurs vont par exemple essayer de manipuler les plantes productives comme la pomme de terre, qui est un parent proche du tabac d’un point de vue biologique. Ensuite, les travaux se porteront sur comment mettre en place ce processus à grande échelle et de manière simplifiée, pour permettre aux agriculteurs locaux d’en bénéficier.

Si certains agriculteurs estiment que les estimations des besoins pour nourrir la planète sont exagérés, les scientifiques ne sont pas de cet avis. Certains groupes, au contraire, comme ActionAid, reconnaissent que le besoin de nourriture prend une dynamique croissante, mais ne pensent pas que lutter contre ce fléau en modifiant génétiquement et en généralisant l’agriculture industrielle soit la meilleure des manières pour y parvenir. Pour eux, cela doit d’abord passer par une limitation du gaspillage alimentaire, de meilleures recherches sur les impacts concrets du changement climatique, et enfin l’encouragement d’une agriculture généralisée mais à plus petite échelle.

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