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Une pilule révolutionnaire inverse les effets du diabète et maintient les niveaux d’insuline

La prise d’un tel composé pourrait permettre de prévenir la maladie

— Aquarius Studio / Shutterstock.com

Lors de tests effectués sur des souris, un nouveau médicament oral contre le diabète a non seulement permis d’ajuster rapidement les niveaux d’insuline, mais aussi de restaurer les fonctions métaboliques et d’inverser l’inflammation.

Un nouveau véhicule médicamenteux nanoparticulaire

Le diabète de type 1 commence lorsque le système immunitaire d’une personne attaque et détruit les cellules bêta de son pancréas. Ces dernières étant responsables de la production d’insuline, l’hormone qui transforme le glucose en énergie, les patients doivent donc recevoir des injections d’insuline plusieurs fois par jour. La prise d’une pilule par voie orale serait beaucoup plus simple et moins invasive mais, malheureusement, l’insuline est détruite dans l’estomac avant d’avoir pu atteindre la circulation sanguine.

De nombreux scientifiques expérimentent diverses méthodes pour l’aider à survivre à ce voyage, notamment des revêtements protecteurs, des capsules munies de micro-aiguilles injectant directement l’insuline à travers la paroi de l’estomac, et même des nanoparticules ne pénétrant dans la circulation sanguine et ne libérant l’insuline que lorsque le taux de glucose est élevé.

Des chercheurs de Yale ont récemment mis au point un nouveau véhicule médicamenteux nanoparticulaire capable de transporter l’insuline jusqu’au pancréas en toute sécurité, dont l’enveloppe elle-même présente des avantages thérapeutiques. Celle-ci est composée d’acide ursodésoxycholique, naturellement produit par l’organisme, que les chercheurs ont polymérisé. Ce qui lui permet de mieux se lier aux récepteurs du pancréas, d’améliorer les fonctions métaboliques et, surtout, de réduire les cellules immunitaires indésirables qui détruisent les cellules bêta.

« Le plus enthousiasmant dans cette recherche, c’est qu’il s’agit d’une approche à deux volets », explique Tarek Fahmy, auteur principal de l’étude, parue dans la revue Nature Biomedical Engineering. « Elle facilite le métabolisme normal et corrige les défauts immunitaires à long terme. Donc, en fait, vous guérissez la maladie tout en maintenant les niveaux d’insuline. »

Des résultats précliniques impressionnants

L’équipe a testé les nanoparticules sur des souris atteintes de diabète de type 1 et a constaté qu’elles amélioraient les taux d’insuline, tandis que les nanoparticules d’acide biliaire réduisaient l’inflammation et restauraient la fonction métabolique. Il s’est également avéré que l’insuline administrée par leurs capsules orales agissait environ sept fois plus vite que celle administrée par injection sous-cutanée standard. Des résultats similaires ont également été observés lors de tests sur des porcs.

Aussi prometteurs soient ces essais précliniques, des travaux supplémentaires devront être menés pour déterminer si ces effets sont transposables à l’Homme. Selon l’équipe, les nanoparticules pourraient également être utilisées pour transporter d’autres molécules, et ainsi permettre de traiter d’autres maladies.

« Le potentiel est énorme pour le diabète et d’autres affections », estime Fahmy. « J’espère que ce développement technique sera mis à profit pour élaborer des solutions urgentes à des défis actuellement difficiles à relever en matière d’auto-immunité, de cancer, d’allergies et d’infections. »

Par Yann Contegat, le

Source: New Atlas

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    • Il serait intéressant de lire attentivement l’article et prendre du recul. A lire vos questions, on se demanderait presque si ces pilules sont en vente dès cet après-midi en pharmacie. Nous en sommes au niveau de tests sur les rats, et l’article se termine ainsi : « des travaux supplémentaires devront être menés pour déterminer si ces effets sont transposables à l’Homme ». Donc respirer un grand coup, ça va bien se passer.

      Cela ne tient pas du « miracle ». Le principe ici est simplement de trouver une « astuce » pour ingérer l’insuline (donc par voie orale, qui irait à l’estomac, et se retrouverait directement dans le sang, comme tout nutriment) sans que l’insuline se fasse détruire par la digestion. Cela éviterait les injections sous-cutanées, et à priori, d’après les essais, l’action de l’insuline serait encore plus rapide par cette voie-là.

      Ce serait un traitement à priori plus confortable pour les diabétiques insulino-dépendants (DID), appelé encore diabète de type 1. Personne n’a dit que cette « pilule miracle » traiterait le VIH et les cancers.