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Le mystère des « piliers guerriers » d’Australie enfin résolu

Ces mystérieux Pinacles du désert d'Australie-Occidentale se seraient formés il y a 100 000 ans

Desert Australie
— Cloudsrest Images / Shutterstock.com

Les formations calcaires du désert des Pinacles, en Australie-Occidentale, fascinent les chercheurs et les habitants depuis longtemps. Selon la légende aborigène du peuple Yued, ces formations symbolisent les mains de guerriers emprisonnées par les sables mouvants du site sacré « Kwong-kan » qui s’étend sur 1 000 km. Cependant, au-delà de la mythologie, une nouvelle étude scientifique apporte enfin une réponse concrète sur l’origine de ces mystérieux piliers, qui remontent à 100 000 ans. Les résultats de l’étude sont publiés dans la revue Science Advances.

Les piliers du désert des Pinacles

Le désert des Pinacles, situé dans le parc national de Nambung, est célèbre pour ses centaines de colonnes calcaires qui s’élèvent du sol aride. Ces formations mesurent jusqu’à 5 mètres de hauteur et environ 2 mètres de largeur. Pendant longtemps, leur origine restait un mystère. Toutefois, une équipe de chercheurs de l’université Curtin, dirigée par Matej Lipar, a révélé dans une étude récente que ces piliers calcaires se sont formés il y a environ 100 000 ans, au cours d’une période exceptionnellement humide dans l’histoire géologique de l’Australie-Occidentale.

Les chercheurs ont découvert que cette époque correspond à une phase où l’eau était abondante dans cette région, ce qui a favorisé la dissolution de la roche calcaire sous-jacente. Les composants riches en fer des formations calcaires se sont ensuite précipités, créant les structures solides que nous voyons aujourd’hui. Cette période humide est d’autant plus remarquable qu’elle contraste fortement avec le climat actuel de la région, beaucoup plus sec et méditerranéen.

Les formations calcaires comme celles des Pinacles ne sont pas uniques à l’Australie. On retrouve des paysages similaires sur de nombreuses côtes dans le monde, notamment en Méditerranée, au Moyen-Orient, en Afrique du Sud et du Sud-Est, ainsi que dans le sous-continent indien et dans les îles des Caraïbes et du Pacifique. Cependant, ce qui rend les Pinacles uniques, c’est leur lien direct avec une période climatique précise et leur formation dans des conditions géologiques distinctes.

Une nouvelle méthode de datation

Les scientifiques considèrent ces types de paysages comme des indicateurs particulièrement sensibles des changements climatiques. Ils permettent de retracer l’évolution des conditions environnementales au fil du temps, fournissant ainsi des indices sur les fluctuations passées du climat de la Terre. Jusqu’à présent, la datation précise de ces formations restait complexe, mais les chercheurs de l’université Curtin ont développé une nouvelle technique qui pourrait révolutionner notre compréhension de ces processus géologiques.

Les chercheurs ont utilisé une technique de datation basée sur la mesure des concentrations d’hélium piégé dans les nodules calcaires riches en fer. Ces nodules agissent comme des « horloges géologiques » en capturant des éléments radioactifs tels que l’uranium et le thorium présents dans le sol. En mesurant la quantité d’hélium résultant de la désintégration de ces éléments, les chercheurs sont capables de déterminer l’âge des nodules avec une grande précision.

Cette méthode, mise au point par Martin Danišík et ses collègues, a permis de dater les nodules des Pinacles à environ 100 000 ans. Ce résultat confirme non seulement l’âge de ces formations calcaires, mais souligne également l’importance de cette période humide dans l’histoire géologique de l’Australie-Occidentale.

Les chercheurs espèrent que cette nouvelle méthode pourra être appliquée à d’autres paysages géologiques similaires à travers le monde. Milo Barham, un autre des auteurs de l’étude, souligne que cette recherche ne se limite pas à une avancée scientifique. Elle a également des implications pour ceux qui s’intéressent à l’histoire du climat et aux changements environnementaux. Par ailleurs, voici 10 déserts à travers le monde qui sont à couper le souffle.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Independent

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