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Des pies retirent mutuellement leurs dispositifs de traçage dans de rares actes d’altruisme

Oiseaux : 1, Scientifiques : 0

— Wirestock Creators / Shutterstock.com

Des chercheurs australiens ont documenté un comportement social inédit chez des pies qui avaient été équipées de traceurs. Les volatiles ont été observés en train de retirer mutuellement les dispositifs de suivi.

Des comportements inédits

Publiée dans la revue Australian Field Ornithology, l’étude visait à étudier les déplacements et la dynamique sociale des pies australiennes. Pour ce faire, les chercheurs de l’université de la Sunshine Coast avaient conçu un nouveau système de traçage muni d’une batterie, fixé aux volatiles à l’aide d’un harnais. Particulièrement solide, ce dernier ne pouvait normalement être retiré qu’en utilisant un puissant aimant ou une paire de très bons ciseaux.

L’équipe était impatiente d’en apprendre plus sur les habitudes de ce groupe de cinq pies, qui avaient été entraînées à utiliser une station de recharge sans fil permettant également de télécharger les données recueillies par leurs traceurs. Malheureusement, rien ne s’est déroulé comme prévu.

Dix minutes seulement après la pose du dernier traceur, les scientifiques ont vu une femelle adulte utiliser son bec pour retirer le harnais d’un oiseau plus jeune du groupe. Au bout de trois jours, la totalité des dispositifs avaient été ôtés. Bien qu’il soit difficile de savoir si un seul oiseau aidait tous les autres ou s’ils se livraient mutuellement à cette tâche, il s’agit, selon l’équipe, du premier cas connu de coopération avancée pour retirer des systèmes de suivi, ainsi que du premier exemple d’altruisme chez les pies.

Le harnais du dispositif pouvait normalement être ouvert à l’aide d’un aimant — © Joel Crampton / Celine H. Frère / Dominique A. Potvin / Australian Field Ornithology 2021

Un dispositif perçu comme un parasite

Il semble que les oiseaux considèrent les dispositifs de traçage comme des parasites dont ils doivent à tout prix se délester. Jusqu’à présent, un tel « comportement de sauvetage » n’avait été documenté que chez un groupe de rousserolles des Seychelles, observées en train de se débarrasser mutuellement de graines collantes de Pisonia grandis.

Les pies sont réputées pour être très intelligentes, vivant en groupes et défendant leur territoire via des actions coordonnées. Leur capacité à retirer les dispositifs de suivi constitue un autre exemple impressionnant de résolution collective des problèmes, bien qu’elle complique les travaux visant à assurer la conservation de l’espèce. Celle-ci se révèle particulièrement vulnérable aux vagues de chaleur, qui deviennent de plus en plus fréquentes sous l’effet du changement climatique.

Par Yann Contegat, le

Source: New Atlas

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  • je vis à la campagne et des pies j’en ai pleins autour de chez moi, ces oiseaux sont très solidaires, elles se défendent en groupe contre les faucons crécelles par exemple, un jour j’ai pu sauvé une pie des serres de ce faucon, après il y avait des dizaines de pies dans mes chênes qui poussaient leurs cris/chants, je pense qu’elles me remerciaient.