L’écrivain belge Maurice Maeterlinck a très justement dit « Le passé est toujours présent ». Le passé peut se ressentir dans différentes choses, un objet, une odeur ou une photo. Avec des lieux abandonnés comme terrain de jeu, Florian redonne vie au passé grâce à des clichés fascinants.

La photographie ne s’est imposée à Florian Lavie Badie que très tard. Basé à Paris, le photographe pratique depuis quatre ans, bien que son amour pour la création ne soit pas neuf. « Je me suis toujours intéressé à la création. Plus jeune, je faisais de la peinture, de l’écriture, mais également des films de skate aves mes amis. Ma grand-mère m’a beaucoup influencé et cultivé artistiquement. Avec mes frères et soeurs, elle nous emmenait dans les grandes expositions parisiennes », partage-t-il.

© Florian Lavie Badie
© Florian Lavie Badie

Dans un milieu toujours plus débordant de nouveaux venus, Florian s’est d’abord tourné vers la photographie de rue en arrivant à Paris. Puis, une rencontre chamboule ses projets artistiques. « Un jour, en descendant dans le Sud, dans un train de nuit, j’ai rencontré un photographe qui m’a parlé d’une gare abandonnée. J’ai grandi à la montagne, j’aimais déjà l’aventure, la nature et chercher des trésors oubliés. J’y suis donc allé avec ma copine, j’ai aimé cette ambiance, l’impression de voyager dans le temps. J’y ai retrouvé une âme d’enfant », se souvient-il.

Puis, de retour à Paris, il se lance dans la difficile chasse des lieux abandonnés. « Trouver des endroits abandonnés, ni squattés, ni abîmés, n’est pas facile. Les endroits appartiennent toujours à des particuliers, parfois même à l’Etat ; il y a donc une part d’illégalité. On peut déceler des indices sur des images déjà prises, sur le terrain en regardant autour de soi, ou encore sur Internet, dans les dépêches. Ensuite, il faut essayer de trouver comment y pénétrer. Personnellement, je ne force jamais une entrée, je cherche une ouverture. Je déplace rarement les objets essayant de témoigner au mieux de l’état de l’endroit », détaille-t-il au sujet de son processus artistique.

© Florian Lavie Badie
© Florian Lavie Badie

Les expéditions du photographe ne se limitent pas seulement à la France. Il part également aux quatre coins de l’Europe et parfois du monde. Ses voyages lui réservent parfois de belles rencontres et des situations cocasses. « A Cuba, j’avais repéré un ancien théâtre datant de l’époque coloniale. Comme dans beaucoup d’endroits sur l’île, ces lieux semblent abandonnés mais ne le sont pas vraiment. Ils sont souvent réinvestis par des sans-abris. Au premier abord, l’homme du théâtre avait refusé de nous montrer son logis. Beaucoup de touristes le lui demandaient. Je l’ai croisé de nouveau plus tard. Une sympathie s’est installée ; nous nous sommes retrouvés à passer toute une soirée dans ce théâtre, à boire du rhum, apprendre des mots d’espagnol, danser la salsa », se remémore-t-il.

Au-delà de ses voyages, l’artiste souhaite mettre en avant la perspective historique indissociable de son travail. « En voyageant en Europe, je me renseigne sur l’architecture et l’histoire des endroits. Savoir qu’un sanatorium a appartenu longtemps aux Soviétiques ou que des écritures dans une cave sont celles de résistants permet de mieux se plonger dans le lieu qui, bien qu’éteint, respire la vie. Il faut rappeler que nous ne sommes que de passage sur terre, que des richesses accumulées peuvent terminer comme un rebut et que sur cette même planète des personnes vivent à la rue, » explique-t-il.

© Florian Lavie Badie
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Florian guide ses pas au rythme des découvertes mais également de son amour, en partageant ces moments avec sa compagne, Ariane. « Avec Ariane, mon modèle, je me suis mis à travailler une série ‘anachronique’, consistant à faire une photo ‘d’époque’ dans des lieux occidentaux, à un détail près, la couleur de peau de la ‘princesse’ ou ‘vicomtesse’. C’est aussi une façon de rappeler la place de la femme noire dans le passé. Nous voulons aussi montrer que tout le monde peut voyager, découvrir de belles choses et ressentir des émotions sans partir très loin », conclut-il.

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« Qui sait, peut-être qu’à quelques kilomètres de chez vous il y a un manoir en péril rempli de pépites », conclut le photographe. Vous êtes sous le charme des puissantes photos chargées d’histoire de Florian ? Venez découvrir ces 19 photographies insolites et délirantes de l’époque victorienne.

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