Générations futures a rendu public, ce mercredi 17 juin, un rapport sur la présence de résidus de pesticides cancérogènes et/ou perturbateurs endocriniens suspectés dans l’eau du robinet. L’association, qui milite contre les pesticides dans l’agriculture, juge « inquiétante » la qualité de cette eau.

Des centaines de milliers de prélèvements réalisés

Sur le site du ministère de la Santé, nous pouvons lire : « L’eau du robinet est en France l’aliment le plus contrôlé » puisqu’en 2018 « 90,6 % de la population a été alimentée en permanence par de l’eau respectant les limites de qualité réglementaires pour les pesticides. » Or, l’association Générations futures, qui avait déjà alerté en début d’année sur la présence de pesticides suspectés cancérogènes et perturbateurs endocriniens dans l’air que nous respirons, a publié un rapport consultable en ligne. Celui-ci est basé sur les données 2019 fournies par les agences régionales de santé dans le cadre de leur programme de contrôle sanitaire de l’eau.

Un ingénieur spécialiste du traitement des données a donc épluché les douze millions d’analyses de laboratoires menées en 2019 à partir de plus de 273 000 prélèvements réalisés à la demande des autorités chargées du contrôle sanitaire.

— Yuri Samsonov / Shutterstock.com

Des résultats inquiétants

Sur environ 273 500 prélèvements au total, Générations futures a retenu 8 835 analyses « ayant révélé la présence d’au moins un résidu de pesticide au-delà des limites de quantifications ». Il faut savoir qu’en matière de pesticides, la norme établit qu’on ne « doit pas dépasser 0,1 microgramme par litre et par molécule » et 0,5 microgramme toute substance confondue, indique Maryllis Macé, directrice du Centre d’information sur l’eau, au Parisien. Cependant, le nombre d’analyses et la liste des molécules recherchées variant selon les départements, Générations futures n’a pas pu comparer les départements. 

Il ressort des analyses que les pesticides sont fréquemment retrouvés dans l’eau du robinet en France, plus précisément dans 35,6 % des analyses les recherchant, et que parmi les résidus retrouvés, les molécules cancérogènes mutagènes reprotoxiques (CMR) et/ou perturbateurs endocriniens suspectés représentent plus des trois quarts des quantifications de pesticides.

Herbicides et substances cancérogènes

Il ressort que 56,8 % des résidus et 42,2 % des molécules retrouvés sont issus de pesticides. Les résidus de pesticides retrouvés au robinet sont quant à eux majoritairement des perturbateurs endocriniens suspectés.

Parmi les dix molécules les plus quantifiées, on compte huit herbicides, un fongicide (anti-champignon) et un pesticide répulsif. De plus, sept de ces molécules sont interdites depuis les années 2000, dont le métolachlore et l’atrazine, des herbicides, ou encore l’oxadixyl. Le métolachlore est notamment suspecté d’agir comme perturbateur endocrinien (PE) et est interdit en France depuis 2003, mais a cependant été repéré au moins 4 250 fois avec ses métabolites.

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1 Commentaire
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3 années

Avec une usine de traitement par osmose qui va traiter les PE,je bois de l’eau du robinet sans crainte.Le plastique des bouteilles d’eau minérale est constitué de macromolécules.