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Les continents contribuent davantage à la hausse du niveau des mers que les calottes glaciaires

Une tendance inquiétante

Terre
Rifrazione_foto / Shutterstock.com

À l’heure où le changement climatique s’intensifie, de nouvelles recherches révèlent l’impact largement sous-estimé de la perte d’eau douce continentale sur la hausse du niveau des océans.

Assèchement continental rapide

Le pompage intensif des nappes souterraines ainsi que l’évaporation et la fonte due à l’augmentation des températures mondiales ont déplacé des volumes remarquables d’eau douce des continents vers les océans. Pour estimer l’évolution de la quantité totale (rivières, aquifères, glaciers…) stockée par ces masses terrestres, Jay Famiglietti, de l’université d’État de l’Arizona, et ses collègues se sont appuyés sur un vaste ensemble de données satellitaires gravimétriques.

Leur analyse montre une diminution remarquable des niveaux d’eau douce dans de nombreuses régions du globe entre 2002 et 2024. Plus alarmant encore, l’équipe a constaté que ces zones arides gagnaient plus de 800 000 kilomètres carrés par an, soit la superficie combinée du Royaume-Uni et de la France.

Les deux principales régions touchées par ces « méga-sécheresses » s’étendent du sud-ouest des États-Unis à l’Amérique centrale, et de l’Europe occidentale et l’Afrique du Nord au nord de l’Inde et de la Chine. En cause : le drainage massif des eaux souterraines (principalement à des fins d’irrigation), responsable de 68 % de la baisse des niveaux continentaux d’eau douce observée au cours des deux dernières décennies.

Le nord du Canada et de la Russie, où la hausse des températures moyennes entraîne une fonte des glaciers, du pergélisol et une diminution de la couverture neigeuse sans précédent, complètent ce triste quatuor.

— Okyela / Shutterstock.com

Une contribution majeure à la hausse du niveau des océans

Ce transfert de masse est si important qu’il affecte largement le niveau des mers. Depuis 2015, il s’avère qu’il contribue davantage à leur élévation (un peu moins d’un millimètre par an) que la fonte des calottes glaciaires de l’Antarctique et du Groenland.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science Advances, de tels résultats constituent des illustrations spectaculaires de l’impact de l’Homme sur la planète et du changement climatique. « Les continents s’assèchent, les réserves d’eau douce diminuent et l’élévation du niveau de la mer s’accélère », concluent-ils.

Plus tôt ce mois-ci, une étude avait révélé l’impact de la construction effrénée de barrages sur la position des pôles de la Terre.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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