peinture
— Sebastian Duda / Shutterstock.com

Une équipe de chercheurs américains a mis au point une nouvelle peinture s’inspirant des ailes des papillons. Beaucoup plus légère et réfléchissante que ses homologues classiques, elle présente également l’avantage de ne pas s’estomper.

Peinture « plasmonique »

La couleur d’une peinture standard provient de pigments, molécules absorbant certaines longueurs d’onde de la lumière et réfléchissant le reste de son spectre. Cependant, la plupart d’entre eux s’avèrent dangereux pour l’environnement, difficiles à éliminer et également connus pour s’estomper avec le temps, en particulier en cas de chaleur extrême ou d’exposition prolongée à la lumière solaire.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Science Advances, Debashis Chanda, de l’université de Floride, et ses collègues les ont remplacés par des nanoparticules d’aluminium et d’oxyde d’aluminium afin d’obtenir une peinture high-tech, dont la couleur est déterminée par leurs structures géométriques et leur arrangement.

L’équipe a utilisé un faisceau d’électrons pour pulvériser des nanoparticules d’aluminium sur une fine feuille du même matériau. Dépendant de la vitesse à laquelle celles-ci étaient déposées, la distance les séparant a permis de modifier les longueurs d’onde de la lumière « absorbées », et ainsi d’obtenir un large éventail de teintes.

Ces feuilles de nanoparticules ont ensuite été réduites en flocons et mélangées à de l’huile de lin pour obtenir cette nouvelle peinture « plasmonique ».

Des économies substantielles

Les expériences menées par l’équipe ont montré qu’une couche de 150 nanomètres d’épaisseur seulement permettait d’obtenir une coloration complète. Ce qui implique qu’1,3 kilo seulement serait nécessaire pour peindre entièrement un Boeing 747, opération nécessitant 500 kilos de revêtement classique.

En plus d’alléger les véhicules en étant recouverts, ce qui se traduirait par une réduction significative de leur consommation, leur peinture très réfléchissante pourrait également être utilisée pour refroidir les bâtiments.

« Les effets optiques de ces nanostructures sont démontrés en laboratoire depuis des décennies, mais la fabrication d’une peinture à partir de celles-ci constitue une première », commente John Pendry, de l’Imperial College de Londres. « L’exploit de ces chercheurs est d’avoir réussi à exploiter ces propriétés dans le cadre d’un processus industriel standard. »

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