Surprenante histoire que celle du premier long métrage de Tim Burton ! Sorti en 1985, Pee-Wee’s Big Adventure passe quasiment inaperçu. Méconnu et souvent sous-estimé, ce formidable film dépeignant le monde coloré et burlesque de Pee-Wee Herman est boudé par le public français. Pourtant, considéré comme culte pour les plus fervents fans du cinéma burtonnien, ce long métrage reste, aujourd’hui encore, trop peu connu. Pour remédier à cela, découvrez sans plus tarder la rocambolesque et touchante histoire de Pee-Wee Herman !

En 1985, le jeune Tim Burton alors âgé de 26 ans, est en pleine formation au sein des studios Disney. Pour la firme aux grandes oreilles, le futur réalisateur à succès contribue à l’élaboration de longs métrages tels que Rox et Rouky et Taram et le Chaudron magique. Prometteur, le jeune Burton se voit offrir la possibilité de travailler sur la mise en scène de son premier court métrage animé, le magnifique Vincent ainsi que sur le moyen métrage aujourd’hui plébiscité : Frankenweenie. Intéressé par la qualité de ses réalisations et son univers atypique, la Warner Bros décide de l’embaucher. Cette même année, Paul Rubens, alias Pee-Wee Herman, est alors la star d’un show américain intitulé Pee-Wee’s Playhouse, une émission destinée aux enfants extrêmement populaire depuis le début des années 80. Le ton décalé et le panel de personnages farfelus constituant l’émission s’avèrent être une combinaison irrésistible pour les petits comme les grands. Témoin de ce succès, la Warner décide de porter le show sur grand écran. Sollicité pour le scénario, Paul Rubens a pour idée de s’inspirer de Pollyanna, un film de 1960, adapté lui-même d’une nouvelle homonyme de 1913.

Pee-wee-Play's-house

Paul-Rubens-Tim-Burton

L’histoire est celle de Pee-Wee, un personnage excentrique et haut en couleur qui vit dans une maison truffée de gadgets et conçue comme dans un rêve d’enfant. Dynamique et toujours enjoué, Pee-Wee adore chevaucher sa bicyclette pour aller voir ses amis et faire des emplettes au magasin de farces et attrapes. C’est lors d’une de ces virées en ville que Pee-Wee se fait dérober sa bicyclette adorée. Déterminé à la retrouver, le héros se lance alors dans une quête pleine de rebondissements et de rencontres fantasques, qui le mènera jusqu’à Hollywood.

Le personnage de Pee-Wee à la fois attachant et parfois exaspérant, incarne une grande part de l’imaginaire, avec sa dose nécessaire d’innocence, d’humour mais aussi d’effroi. Le paradoxe et les ambiguïtés du monde dans lequel évolue le personnage font évidemment écho à celui qu’affectionne Tim Burton.

Pee-Wee-Bike

Pee-Wee-farces-attrapes

Bientôt, un certain Danny Elfman arrive sur le projet et offre sa contribution pour la bande originale. Auteur, compositeur et interprète pour le groupe Oingo Boingo, Elfman évolue lui aussi au sein d’un univers gothico-punk et tragi-comique. Depuis ses débuts pour le cinéma sur la bande originale du surréaliste The Forbidden Zone réalisé par son frère Richard Elfman, le compositeur n’a pas perdu de vue ses ambitions dans le domaine de la musique de films. Pee-Wee’s Big Adventure sera sa première partition professionnelle et le début d’une longue et fructueuse collaboration avec Burton.

Pee-Wee-sur-la-route

Pee-Wee-Adamo

Cependant, Elfman n’est pas le seul à affirmer son projet artistique lors de cette production, car c’est surtout Tim Burton qui amorce sa prolifique carrière. Par le biais de cette première grosse production, le jeune réalisateur dévoile les prémices d’un univers devenu aujourd’hui emblématique. Entre clowns terrifiants, marginaux attachants et sa perception satirique de la société américaine, toute sa vision du monde est déjà mise en scène dans ce premier film.

Certains aspects doivent leur paternité à Paul Reubens, principalement au niveau des protagonistes. (Simone ou Mickey, le repris de justice, faisaient déjà partie de l’émission télévisée). Mais entre le réalisateur et l’acteur/scénariste, l’entente est parfaite et leurs idées se complètent idéalement. Si Pee-Wee’s Big Adventure a connu un grand succès en Amérique du Nord, il fait un flop en France. Cette méconnaissance s’explique notamment par le fait qu’en 1985, Tim Burton et le personnage de Pee-Wee Herman étaient totalement inconnus outre-Atlantique et n’incitaient donc pas le public à découvrir leurs débuts sur le grand écran.

Pee-Wee-Chocolat

Certes très atypique, cette comédie pleine de fraîcheur gagne à se faire davantage connaître. Traversant des épreuves tantôt terrifiantes, tantôt humiliantes, le touchant Pee-Wee accomplit sa mission avec maestria et réussit à transformer le banal du quotidien en une aventure extraordinaire. L’harmonie entre ce personnage déjanté et l’univers fantasque du réalisateur est telle que l’on ne cesse de se dire que le film est bel et bien, déjà, un accomplissement de Burton. Maintenant que vous en savez davantage, avez-vous envie de voir Pee-Wee’s Big Adventure ?

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