Terrible nouvelle pour les défenseurs de la cause des poissons. La commission de la pêche du Parlement européen s’est largement prononcée en faveur d’un possible développement de la très décriée pêche électrique.

La pêche au chalut à impulsions fait déjà des ravages en mer du Nord

La pêche électrique, c’est cette terrible pratique qui consiste à envoyer des décharges électriques dans le sédiment marin afin de capturer plus facilement les poissons plats qui y sont enfouis, une technique décriée qui vise principalement la Sole. Pour ce faire, les bateaux de pêche utilisent des chaluts lestés dont les chaines sont remplacées par des électrodes, qui vont électrocuter les poissons.

Si l’Union européenne avait interdit cette pratique en 1998, la Commission de Bruxelles a commencé à accorder de nombreuses dérogations dès 2007. Ces dérogations autorisent normalement la pêche électrique en mer du Nord « à des fins expérimentales » pour 5 % des chalutiers à perche de chaque pays membre de l’UE, mais l’association Bloom estime que plus de 28 % des chalutiers néerlandais utilisent des filets électriques en toute impunité, et que certains bateaux allemands et britanniques y ont aussi recours.

Le lobby des entreprises de pêche néerlandaises fait pression sur l’UE

La puissance des entreprises de pêche industrielle néerlandaises a peu à peu fait plier l’Europe, qui a revu les seuils de pêche électrique à la hausse (5%), et a même levé toute limitation pour la mer du Nord. Pire encore, si aucune étude ne démontre ses effets néfastes sur les écosystèmes marins dans les 4 ans qui viennent, ce seuil de 5 % pourrait même être levé. Des mesures qui « affaiblissent gravement la législation en vigueur », pour l’ONG européenne Seas at risk.

Pour Frédéric Le Manach, de Bloom,  » cette technique s’avère efficace mais transforme l’océan en désert » et de nombreux poissons électrocutés par ces chaluts  » montrent souvent des brûlures, des ecchymoses, et des déformations du squelette « . Du côté des partisans de la pêche électrique, on fait valoir une consommation de carburant et une détérioration des fonds marins bien moindres, tandis que la Commission de la pêche affirme que le texte « encadre de manière stricte » ce type de pêche.

Le dossier n’est pas clos et doit encore être examiné par le Parlement européen, avant que le Parlement, la Commission et le Conseil des ministres ne décident définitivement du sort des poissons peuplant les fonds marins.

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