Si des périphériques visuels et sonores permettent aujourd’hui de nous immerger efficacement dans des mondes virtuels, recréer la sensation du toucher s’avère bien plus complexe. À cette fin, des chercheurs hongkongais ont conçu une peau électronique prometteuse.
Le système WeTac
Les dispositifs portables conçus pour permettre aux utilisateurs de manipuler des objets virtuels tout en recevant un retour haptique ne manquent pas, mais ceux-ci s’avèrent la plupart du temps encombrants et reposent sur des installations complexes impliquant de véritables enchevêtrements de fils.
Présenté dans la revue Nature Machine Intelligence, le système WeTac constitue à ce jour l’une des conceptions les plus épurées jamais proposées dans le domaine. Celui-ci se compose de deux éléments principaux : un patch à base d’hydrogel appliqué sur la peau de la main servant d’interface haptique, relié à une unité de commande souple de 5 cm² fixée à l’avant-bras, intégrant une petite batterie pouvant être rechargée sans fil et une puce Bluetooth.
Le patch à base d’hydrogel comprend 32 électrodes, réparties sur la paume et les différents doigts de la main, à travers lesquels des courants électriques sont envoyés. En sollicitant certaines combinaisons d’électrodes à des intensités variables, l’équipe affirme que le système WeTac permet de simuler un vaste éventail de sensations tactiles, des déplacements d’une souris virtuelle sur la main de l’utilisateur au fait de pouvoir « saisir » une balle de tennis.
« Le système pourrait permettre à l’utilisateur de réellement ressentir le découpage des blocs dans le jeu en réalité virtuelle Beat Saber, de caresser un Pikachu fraîchement capturé dans un jeu Pokémon en réalité augmentée, et même aider les utilisateurs à contrôler des robots à distance, en permettant à l’opérateur humain de ressentir ce que ce dernier saisit », illustrent les chercheurs.
Des sensations pouvant être amplifiées pour offrir un « retour négatif »
Selon l’équipe, les sensations procurées peuvent même être amplifiées jusqu’à provoquer une gêne (sans pour autant être douloureuses), afin d’offrir un « retour négatif » lorsque l’utilisateur touche un objet virtuel piquant ou coupant.
« L’appareil dispose de plusieurs mesures de sécurité intégrées pour protéger les utilisateurs contre les chocs électriques, et la température de l’appareil est maintenue dans une plage relativement basse de 27 à 35,5 °C pour éviter de provoquer une gêne thermique pendant le fonctionnement continu », conclut Yu Xinge, auteur principal de l’étude.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
Étiquettes: peau, hydrogel, réalité virtuelle
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