― Damian Ryszawy / Shutterstock.com

Depuis la nuit des temps, les fillettes, les filles et les femmes sont victimes de la violence et de la domination patriarcale. Ces violences, qui peuvent parfois aller jusqu’au meurtre pour la simple raison qu’elles sont des femmes, sont malheureusement encore en cours dans les années 2020. Avortements sélectifs et/ou assassinats sont malheureusement loin d’être exceptionnels dans des pays comme l’Inde ou la Chine.

Des millions de femmes « disparues »

Comme nous pouvions nous en douter, ces avortements sélectifs, entre autres, ont une grande influence sur la répartition de la population mondiale. Une étude récemment réalisée par BMJ Global Health a prouvé que depuis les années 1970, les avortements sélectifs en Chine, en Inde et dans dix autres pays avaient entraîné la « disparition » de 23 à 45 millions de femmes. Cette étude se base sur des chiffres officiels qui utilisent un modèle fondé sur l’enregistrement de plus de 3,26 milliards de naissances ayant eu lieu très précisément dans 204 pays. Mais douze d’entre eux sortent du lot en témoignant d’un rapport de masculinité faussé.

Mais malheureusement, ces chiffres ne semblent pas près de diminuer dans les décennies à venir puisque l’étude ajoute que d’ici 2030, dans ces douze mêmes pays, environ 5 millions de femmes (4,7, pour être plus précis) disparaîtront, ce qui impactera fortement le ratio homme/femme de ces pays et faussera leur rapport de masculinité. De surcroît, dix-sept autres pays semblent suivre le même chemin que les douze premiers.

Des signes potentiellement encourageants

Toutefois, le tableau que fait l’étude de BMJ Global Health de l’avenir de ces pays est loin d’être entièrement noir. En effet, les douze pays que nous évoquions plus tôt semblent présenter des signes de redressement.

D’ici 2100, c’est au moins 5,7 millions de femmes au total qui disparaîtront, selon les calculs de l’algorithme. Un chiffre énorme mais potentiellement « relativisable » à côté de celui qui représente toutes les femmes disparues depuis 1970, date à laquelle le diagnostic du sexe de l’enfant est devenu possible. C’est une « diminution » qui arrive beaucoup plus rapidement que prévu, selon les chercheurs. Malgré tout, ce grand manque de naissances féminines a d’énormes risques d’avoir des répercussions culturelles et sociétales sur le long terme.

— Travel Stock / Shutterstock.com

Un déséquilibre dangereux sur le long terme

Ces avortements sélectifs ont toujours lieu en grand nombre malgré les mesures mises en place pour les faire disparaître. Il se trouve que les hommes sont désormais plus nombreux que les femmes en Chine et en Inde. Ce déséquilibre a engendré une augmentation du sentiment de solitude, mais également une hausse de la violence, du trafic sexuel féminin et de la prostitution.

Des mesures doivent donc être prises de façon immédiate afin de rééquilibrer la balance, puisque si rien ne s’améliore, ce ne sont pas 5,7 millions de femmes qui disparaîtront mais plutôt 22 millions dans le monde entier. 1/3 de ces naissances avortées seraient, dans ce scénario, originaires d’Afrique subsaharienne.

Les auteurs de l’étude se sont exprimés à ce sujet et déclarent que « ces résultats soulignent la nécessité de surveiller [le rapport de masculinité à la naissance] dans les pays qui pratiquent la préférence pour les fils et de s’attaquer aux facteurs à l’origine de la persistance des préjugés sexistes dans les familles et les institutions. Un objectif plus large concerne la nécessité d’influencer les normes de genre qui sont au cœur de pratiques néfastes telles que la sélection prénatale du sexe. »

Une domination patriarcale à l’origine de ces pratiques

Dans nos sociétés occidentales, l’avortement est une avancée sociale nécéssaire permettant aux personnes qui tombent enceintes de garder le pouvoir sur leur corps, leur avenir et leur santé. Mais dans des sociétés où discriminations de genre et violences envers les femmes sont encore plus régulières, l’avortement peut aussi être un des moyens employés par les hommes pour contraindre les femmes, les violenter, les anéantir. Tout le contraire d’une prise de pouvoir sur son propre corps puisqu’une nouvelle fois, on leur impose quelque chose.

Rappelons que dans certaines cultures, seuls les hommes ont la possibilité de gagner de l’argent pour leur famille et de perpétuer la lignée familiale tandis que les femmes sont considérées comme un fardeau. Elles ne peuvent pas travailler, elles ne peuvent pas transmettre l’héritage familial et parfois il est même nécéssaire de payer la famille du futur marié avant leur mariage (on appelle cela la dot).

Par ailleurs, l’absence de soins de qualité pour les femmes dans de nombreux pays et l’infanticide des petites filles jouent également un grand rôle dans la disparition de ces millions de femmes.

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4 Commentaires
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de simple bon sens !
de simple bon sens !
2 années

Vous avez remarqué … la  » gauche wokiste  » mais aveugle ( quand cela l’arrange !) …… lutte contre le « patriarcat Blanc  » en Occident …… mais oublie les méfaits réels du « suprémacisme masculin  » qui existe réellement dans les si sympathiques shitholes ! C’est un peu comme l’excision …… Lire la suite »

RUSTINETTE
RUSTINETTE
2 années

Mais pourquoi les femmes sont si maltraitées ? elles sont humaines comme les hommes, les femmes font peur aux hommes ? des lâches, des assassins en toute légalité, quelle tristesse, heureusement c’est le fin de l’humanité et hommes et femmes n’existeront plus? Adieu monde patriarcal