Conscience
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En 1998, alors qu’ils se trouvaient dans un bar de Brême, le neuroscientifique Christof Koch avait parié une caisse de vin au philosophe David Chalmers qu’une signature spécifique de la conscience dans le cerveau serait découverte au cours des 25 années suivantes. Ce qui ne s’est pas produit.

Un pari audacieux

Il y a cinq ans, le journaliste Per Snaprud avait retrouvé les deux hommes pour savoir qui était en passe de gagner. Au cours des années précédentes, Koch et Francis Crick, faisant partie de l’équipe à l’origine de la découverte de la structure de l’ADN, avaient passé au crible différentes recherches dans l’espoir d’identifier une activité neuronale liée à l’expérience de la conscience.

Au départ, le duo pensait avoir identifié une preuve claire dans le claustrum, région du cerveau relativement mal connue dont la stimulation avait entraîné un effet inhabituel chez un patient épileptique.

Comme le précisait l’étude associée, « la stimulation de l’électrode claustrale a entraîné de manière reproductible un arrêt complet du comportement volontaire, une absence de réponse et une amnésie sans symptômes moteurs négatifs ou simple aphasie ». Toutefois, des expériences ultérieures sur un patient présentant des lésions du claustrum n’avaient révélé que peu de changements dans la pensée consciente, laissant penser que la réponse était ailleurs.

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Par la suite, Koch et Chalmers ont examiné d’autres hypothèses sur l’apparition de la conscience, notamment la théorie de l’information intégrée (IIT) et la théorie de l’espace de travail neuronal global (GNWT). Alors que la première prévoyait que les signes de la conscience se trouvent dans le cortex postérieur, la seconde postulait qu’elle émerge lors de la diffusion de l’information à travers un réseau cérébral interconnecté et implique plutôt le cortex préfrontal.

La quête se poursuit

Malheureusement pour Koch, les études présentées à l’occasion de la dernière réunion annuelle de l’Association pour l’étude scientifique de la conscience (ASSC) ont montré que les diverses observations expérimentales réalisées ne correspondaient pas étroitement aux deux théories.

« Cela nous indique qu’elles doivent être révisées », a-t-il expliqué, précisant que l’ampleur de cette révision diffère sensiblement pour chaque théorie.

Comme leur pari le stipulait, Koch a offert à Chalmers une caisse de vin portugais. Loin d’être abattu, le neuroscientifique reste convaincu que les progrès réalisés dans le domaine de l’imagerie cérébrale permettront d’identifier la signature de la conscience au cours des 25 prochaines années.

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