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L’analyse de momies révèle les plaies de l’Égypte ancienne

Paludisme, toxoplasmose, vers intestinaux, poux...

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— CRM / Shutterstock.com

Une récente méta-analyse menée par des chercheurs britanniques a offert un aperçu stupéfiant, et assez glaçant, des parasites qui infectaient les habitants de l’Égypte il y a des milliers d’années.

Fléaux antiques

Sur les 221 momies égyptiennes testées pour le paludisme, 49 se sont révélées positives. Parmi les quatre provenant de la célèbre vallée des Rois figurait un certain Toutânkhamon, infecté par deux souches parasitaires différentes (incluant Plasmodium falciparum, considérée comme la plus agressive). Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Advances in Parasitology, 92 % des dépouilles concernées présentaient des os poreux et des signes d’anémie avancée.

Les autres agents pathogènes décelés incluaient la toxoplasmose, altérant le fonctionnement cérébral et connue pour être transmise par les chats, vénérés par les anciens Égyptiens. Environ 10 % des momies se sont révélées positives à la leishmaniose viscérale, également associée à l’anémie et se révélant fatale lorsqu’elle n’est pas traitée.

Deux cas de parasites intestinaux, probablement liés à la consommation de poisson du Nil insuffisament cuit ont été documentés. Les chercheurs ont également décelé la présence de vers à l’intérieur du cerveau d’une momie conservée au musée de Manchester, et celle de poux chez près de 40 % des dépouilles étudiées.

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— Dr. Norbert Lange / Shutterstock.com

L’examen des restes momifiés d’un tisserand de Thèbes nommé Nakht a montré que ses tissus musculaires pectoraux étaient infectés par le nématode Trichinella spiralis, lié à la consommation de porc insuffisament cuit, ainsi que des espèces de vers connues pour toucher les voies sanguines et urinaires. Comme 65 % des autres momies, il souffrait également d’une maladie parasitaire aiguë connue sous le nom de schistosomiase.

Le rôle du Nil

Pour Piers D. Mitchell, de l’université de Cambridge, le Nil a contribué à la propagation de ces parasites tropicaux, que l’on ne trouverait normalement pas dans les régions arides. « Les moustiques porteurs du paludisme et d’autres agents pathogènes dangereux ont donc pu prospérer dans l’Égypte ancienne malgré de faibles précipitations », souligne-t-il.

Le fleuve égyptien n’aurait pas uniquement semé la maladie et la mort. Ses crues annuelles ont probablement contribué à fertiliser les terres le bordant, impliquant que les agriculteurs égyptiens n’aient pas eu besoin d’utiliser de « fumier humain ». Ce qui expliquerait la faible prévalence de trichocéphales et d’ascaris, courants au Moyen-Orient et autour de la Méditerranée, chez les momies étudiées.

L’an passé, une analyse similaire avait révélé le mal dont souffraient de nombreux enfants égyptiens.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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