D’après différentes études réalisées dans plusieurs pays, environ 10 % de la population a déjà été victime de paralysie du sommeil. Bien qu’il soit assez méconnu de la communauté scientifique, ce phénomène est le sujet de recherches toujours plus nombreuses et le mystère commence à s’éclaircir. SooCurious vous en dit plus sur ce trouble du sommeil aussi fascinant qu’effrayant.

La paralysie du sommeil se traduit par une incapacité de bouger, des hallucinations, et parfois un sentiment de suffocation et d’oppression. Elle se produit plus particulièrement lorsque l’individu est en train de s’endormir ou sur le point de se réveiller. Dan Denis, un étudiant en doctorat de psychologie, explique que les hallucinations se présentent sous trois formes bien distinctes. La première est un sentiment d’intrusion : l’individu ressent une présence mauvaise dans la pièce, il peut même l’entendre et la voir, un phénomène qui explique, selon les scientifiques, pourquoi certaines personnes voient des fantômes ou affirment avoir été enlevées par des aliens. Une autre forme d’hallucination s’ajoute souvent à celle-ci, la personne ressentant une pression au niveau de la poitrine, entraînant chez elle l’impression de suffoquer. La dernière catégorie n’est pas liée aux deux premières, il s’agit d’une expérience de mouvement illusoire comme, par exemple, la sensation de flotter au-dessus de son lit.

La paralysie du sommeil est présente plus fréquemment chez des individus souffrant de troubles mentaux ou du sommeil, comme la narcolepsie, le trouble panique ou encore le trouble de stress post-traumatique (TSPT). Néanmoins, des individus ne présentant aucune de ces pathologies sont touchés. Une étude menée par Dan Denis a tenté de comprendre quels facteurs pouvaient provoquer ce trouble : le stress, l’anxiété et la qualité du sommeil peuvent également provoquer la paralysie du sommeil.

Une femme apeurée dans son lit via Shutterstock

Pour comprendre la paralysie du sommeil, il faut également s’intéresser au sommeil paradoxal, ou sommeil REM. Il s’agit du dernier stade de notre cycle de sommeil, celui où les rêves dont nous nous rappelons se produisent. Durant le sommeil paradoxal, les muscles sont totalement paralysés, un mécanisme destiné à nous empêcher de reproduire nos rêves. Pour comprendre si la paralysie du sommeil est liée au sommeil REM, des chercheurs japonais ont privé des personnes de cette étape lorsqu’elles dormaient. Après un certain temps, les individus entraient directement en période de sommeil REM, une étape également appelée sommeil SOREM, car la personne ne passe par aucun des quatre autres stades. Les individus entrant en période de sommeil SOREM étaient plus enclins à souffrir de paralysie du sommeil, ce qui corrobore d’autres études suggérant que la perturbation du repos peut entraîner la paralysie du sommeil.

La paralysie du sommeil se produit bel et bien pendant le sommeil paradoxal : l’esprit se réveille, mais le corps reste paralysé. Fait encore plus intrigant, la paralysie du cerveau semble entraîner un état de conscience unique. En enregistrant l’activité du cerveau d’une personne en souffrant, les chercheurs n’ont trouvé aucune différence avec un enregistrement combinant l’activité du cerveau pendant le sommeil REM et la période éveillée.

 

Le tableau « My Dream, My Bad Dream » de Fritz Schwimbeck :

 

A l’heure actuelle, aucun traitement n’est disponible pour soigner la paralysie du sommeil, mais des méthodes de prévention ont été conseillées par des médecins, notamment le changement de position. Le sommeil régulier reste toutefois le meilleur moyen d’éviter la paralysie du sommeil. Il faut également rappeler aux personnes qui en souffrent qu’il ne s’agit que d’un état temporaire et sans danger. Avez-vous déjà été victime de ce trouble du sommeil ? Pensez-vous que nous pourrons un jour le soigner ?

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