Selon des épidémiologistes, la prochaine pandémie pourrait être causée non pas par des bactéries ou des virus, mais des champignons, également capables d’évoluer rapidement et de devenir résistants aux traitements.
De super-agents infectieux
Si l’étude des champignons a notamment conduit à la découverte de la pénicilline, considérée comme l’une des plus importantes percées scientifiques du XXe siècle et ayant permis de traiter des infections auparavant mortelles, ces formes de vie fascinantes peuvent également se retourner contre nous. Aujourd’hui, plus d’un milliard de personnes dans le monde souffrent de maladies fongiques, à l’origine d’environ 1,6 million de décès par an.
En dépit de leur omniprésence, ces organismes restent assez mal connus. On estime qu’il existe environ cinq millions d’espèces fongiques, et jusqu’à présent, seules 120 000 d’entre elles ont été identifiées.
« Ce qui nous inquiète, c’est le potentiel des champignons à provoquer des maladies humaines », souligne Tom Chiller, épidémiologiste médical aux Centres pour le contrôle et la prévention des maladies américains. « Il y a beaucoup de choses que nous ne comprenons même pas. »
Bien qu’ils mutent plus lentement que les bactéries ou les virus, les champignons peuvent généralement s’adapter et se reproduire dans une grande variété d’environnements. Au cours des dernières décennies, la surutilisation d’antifongiques dans l’agriculture ainsi que les changements environnementaux et climatiques ont conduit au développement de super-agents infectieux, face auxquels nous sommes largement démunis.
Une menace sous-estimée
À l’origine de graves réactions immunitaires, incluant la septicémie, les champignons peuvent également coloniser différentes parties de notre organisme et affecter certaines fonctions vitales, comme l’a récemment montré un cas médical rare aux États-Unis. D’après Chiller, dans le cas d’agents pathogènes résistants aux antifongiques, le taux de mortalité augmente de 25 %.
Il se trouve que ceux-ci ne menacent pas uniquement la santé humaine : les maladies fongiques peuvent également toucher les plantes et les cultures, avec des impacts potentiels considérables sur l’environnement, les sources de subsistance de nombreuses populations et la production alimentaire mondiale.
Cette situation pousse aujourd’hui de nombreux experts à tirer la sonnette d’alarme. Militant pour que les champignons figurent sur la liste des principales menaces pathogènes susceptibles d’engendrer de nouvelles pandémies, ceux-ci réclament également davantage de fonds afin d’accélérer la recherche sur ces organismes et le développement de vaccins antifongiques.
Par Yann Contegat, le
Source: Futurism
Étiquettes: champignon, pandémie
Catégories: Actualités, Santé
se voir en état de décomposition et toujours vivant…..brrrrr… il y a des mycoses qui durent une vie.
Des champignons « échappés » d’un laboratoire du coup ?