Actuellement, la pandémie de coronavirus chamboule le monde aussi bien au niveau sanitaire qu’au niveau socio-économique. Les populations s’interrogent sur l’origine du virus, les industries et les entreprises ont du mal à gérer leurs salariés et la continuité de leurs activités tandis que tous, hommes, femmes et enfants se demandent quand cette crise et ses répercussions vont prendre fin.
En Corée du Nord, Kim Jong-un continue de tester ses missiles
Mais si les gens sont focalisés sur le coronavirus et se tiennent au courant des dernières nouvelles concernant la pandémie aussi bien dans leur pays que dans le reste du monde, il semblerait que la gestion et la résolution de cette crise sanitaire ne soient pas la priorité de certains gouvernements dans le monde. Pis encore, selon la chronique internationale de Christine Ockrent dans France Culture, il semblerait même que cela pourrait leur être favorable.
Les régimes autoritaires dans le monde ne sont plus à présenter. Mais si, auparavant, les activistes avaient les moyens de les dénoncer activement haut et fort, cela n’est actuellement plus le cas. En effet, selon Christine Ockrent, « les régimes autoritaires voient au travers de la pandémie une excellente opportunité pour resserrer leur étreinte tant leurs populations sont fragilisées, tant l’attention médiatique internationale est monopolisée par le virus ».
Pour illustrer ses propos, la chroniqueuse a parlé en premier lieu du leader nord-coréen Kim Jong-un qui, pas plus tard que ces dernières semaines, aurait continué à tester des tirs de missiles en direction de la mer du Japon. Et, chose curieuse, ni la Corée du Nord ni les États-Unis – qui pourtant ont essayé de persuader le jeune leader d’abandonner ses missiles nucléaires – n’ont réagi.
En Algérie, les opposants au pouvoir se retrouvent en prison
Mais la Corée du Nord n’est pas le seul régime à n’en faire qu’à sa tête en ce moment. L’Algérie aussi se servirait de cette crise sanitaire pour supprimer quelques droits et libertés. Le pays étant actuellement celui qui compte le plus de cas dans le continent africain, l’Algérie a profité de la situation pour adopter des mesures pour le moins costauds.
Les actes autoritaires sont nombreux : répression des mouvements de contestation, arrestation de plusieurs dirigeants du Hirak, de militants, de journalistes, censure et blocage des médias électroniques jugés hostiles… Le gouvernement algérien actuel semble vouloir faire un grand ménage chez les opposants. La preuve ? Plus de 5 000 détenus auraient été « élargis » afin d’éviter tout risque de propagation du Covid-19 en milieu carcéral alors qu’à côté de cela, le gouvernement fait chaque semaine plusieurs « prisonniers d’opinion ».
En Turquie, le Parlement préfère amnistier les prisonniers et emprisonner les critiques
Avec la Corée du Nord et l’Algérie, la Turquie figure aussi dans la liste de la chroniqueuse de France Culture car elle suit le même sillage que les précédents gouvernements évoqués. En effet, le Parlement turc a voté une amnistie massive ayant permis la libération de 90 000 prisonniers.
Sauf que cette amnistie ne s’est pas appliquée aux personnes qui ont critiqué le gouvernement en place. Ces personnes, qui sont donc restées détenues, comptent dans leurs rangs des journalistes, des étudiants, des avocats et autres intellectuels. La suppression de leur liberté mise à part, Christine Ockrent ajoute aussi que leur détention se fait « dans des conditions sanitaires déplorables ».
À Hong Kong, les activistes n’ont plus leur mot à dire
En fin de liste de la chroniqueuse, mais non pas des moindres, figure Hong Kong, qui a fait suspendre la Constitution du territoire et a arrêté 15 personnalités du mouvement pro-démocratie. Avant que la pandémie de coronavirus ne chamboule le monde, les activistes avaient à plusieurs reprises férocement dénoncé l’ingérence de Pékin dans les affaires intérieures et avaient lutté pour le respect du principe « un pays, deux systèmes ». Mais actuellement, ils sont paralysés à cause du gouvernement qui met en œuvre la pression sanitaire pour rendre les manifestations impossibles. Par exemple, des militants s’étaient réunis au métro Prince Edward mais, selon Quartz, ils ont été battus par la police et sommés de partir « pour éviter la propagation de la maladie dans la société ».
Au bout du compte, cette pandémie représente non seulement un danger pour notre santé à tous, mais aussi pour notre liberté d’expression ou pour notre liberté tout court, selon le pays dans lequel nous nous trouvons.
Par Arielle Lovasoa, le
Source: France Culture
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