Paddington revient sur le devant de la scène, trois ans après son triomphe dans les salles françaises ! Le second opus des aventures du petit ourson en duffle-coat débarque au cinéma le mercredi 6 décembre, et à l’approche des vacances scolaires, il s’annonce d’ores et déjà comme LE film familial de cette fin d’année !

 

Un méchant au poil

Dans le premier film consacré aux péripéties de notre héros en imper, nous faisions la connaissance de lady Millicent, une taxidermiste aux pulsions meurtrières. Campée par une Nicole Kidman froide et implacable, elle voulait à tout prix empailler le pauvre Paddington pour en faire l’attraction principale du National History Museum de Londres. Autant vous dire qu’elle a donné pas mal de sueurs froides – et inspiré pas mal de cauchemars… – aux millions d’enfants venus se repaître des aventures de cet ourson so British !

Oubliée l’antagoniste assoiffée de sang mue par un inextinguible désir de vengeance : place à Phoenix Buchanan ! Interprété avec maestria par un Hugh Grant revenu d’entre les morts, Buchanan est un acteur has-been qui désespère de retrouver sa gloire d’antan. Incapable de financer lui-même son projet de one-man show, il décide de recourir au vol pour s’assurer une place sur les planches : il subtilise le livre que Paddington voulait offrir à sa tante Lucy parce qu’il recèle des indices conduisant droit à un trésor ! Ce dandy maître du déguisement, qui se grime tantôt en nonne tantôt en chevalier en armure, est un méchant excentrique et rafraîchissant qui rappellera aux plus grands l’illustre Arsène Lupin.

Paddington en prison ?!

Accusé du larcin commis par l’infâme Buchanan, Paddington est arrêté par les autorités, menotté, traduit en justice, et condamné à une peine carcérale de 10 ans dans la prison de Portobello. Cet établissement pénitentiaire, un de ces imposants bâtiments victoriens qu’abhorrait Charles Dickens et décrits comme des antichambres de l’enfer dans ses romans, porte un sérieux coup au moral de notre héros. Il quitte le doux et chaleureux foyer des Brown pour atterrir dans une cellule sinistre, où les nuits sont froides, sans histoire, et le travail de jour est autrement plus difficile que les petits boulots qu’il avait fait jusque-là…

Rassurons-nous : Paddington n’est pas un héros dickensien, et la prison dans laquelle l’a envoyé le juge n’est pas la prison de Newgate. Le pénitentiaire est tenu d’une main de fer par le colosse Knuckles McGinty, un détenu joué par un Brendan Gleeson à la mine patibulaire et aux crocs acérés. Archétype du grand balèze inspirant la peur et l’effroi, il est un être froid, sans pitié, dénué de coeur. Enfin, c’est ce qu’on pensait jusqu’à ce que Paddington, si attaché à voir le bien en chacun de nous – un précepte inculqué par sa fameuse tante Lucy – réveille son coeur de pierre grâce à la magie de … la marmelade ! S’ensuit une hallucinante évasion digne de celle du Grand Budapest Hotel !

Paddington, ou la bonté naturelle

Le petit ourson tout droit sorti de l’imaginaire de Michael Bond correspond parfaitement à l’image que bon nombre de Français se font des britanniques : légèrement maniérés, un poil précieux, un accent élégant, et une politesse à faire pâlir les professeurs de maintien le plus aguerris. Paddington rassemble tous ses clichés et plus encore : il est la définition même de la bonté naturelle. Fils spirituel de Forrest Gump et de Princesse Sarah, il ne se laisse pas décourager pas les épreuves et s’attache, en toutes circonstances, à dévoiler le bien plus ou moins enfoui dans chaque être humain. Ce héros quasi-christique pour sa propension à aimer les gens et ne détester personne a cependant un défaut non négligeable : c’est un maladroit pathologique !

Le comique de Paddington 2 repose énormément sur la maladresse chronique du petit ourson – et sur le génie comique de Hugh Grant mais nous n’en dirons pas plus. Qu’il s’improvise coiffeur ou laveur de carreaux, notre ursidé n’a de cesse de causer mille et une catastrophes ! Inspiré des pitreries de Laurel et Hardy, et des péripéties rocambolesques de Mr. Bean, Paddington est un héros comique malgré lui, soucieux de bien faire mais inévitablement ramené à sa condition d’ours lourdaud. Ce ne sont pas tant les gags que le message véhiculé que nous retenons au moment du générique : dans un Royaume-Uni en plein Brexit où la peur de l’autre se démocratise de jour en jour, Paddington nous prend par la main et nous ramène en enfance, une époque par trop honnie où les couleurs, les religions, et les origines n’existaient pas encore. Un message de paix et d’amour qui colle à merveille aux fêtes de fin d’année !

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