Aller au contenu principal

Un nouvel outil de diagnostic prédit le risque d’Alzheimer avec une précision étonnante de 90 %

Peu onéreux, celui-ci pourrait largement améliorer le diagnostic de la maladie à l'échelle mondiale

— Robert Kneschke / Shutterstock.com

Des scientifiques suédois ont mis au point un outil simple et fiable pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer à ses premiers stades. Le prototype analyse les résultats d’une seule prise de sang et de trois examens cognitifs ne prenant qu’une dizaine de minutes.

Des résultats impressionnants

Avec ces seules informations, le nouvel algorithme récemment présenté dans la revue Nature Medicine a pu prédire avec une précision de 90 % quels patients souffrant de troubles cognitifs légers développeraient la maladie d’Alzheimer au cours des quatre années suivantes. Ce qui constitue une amélioration remarquable par rapport aux méthodes de diagnostic actuelles. Durant les premiers tests du prototype, les experts en démence (se basant sur les antécédents médicaux et les scanners du cerveau d’une personne pour établir leur diagnostic) ont obtenu des résultats nettement inférieurs à ceux du nouvel outil.

Lors de l’examen de 340 patients en Suède et de 543 patients en Amérique du Nord présentant des troubles légers de la mémoire, les pronostics des experts concernant les personnes qui développeraient la maladie se sont révélés justes dans 72 % des cas. Tandis que le nouvel algorithme affichait une précision de 83 % en se basant uniquement sur les résultats de leurs analyses sanguines. Des échantillons de plasma sanguin ont été utilisés pour rechercher un gène de risque connu de la maladie d’Alzheimer ainsi que des signes d’enchevêtrement des protéines tau chez les personnes souffrant déjà de légers problèmes de mémoire.

Des études récentes ont suggéré que les protéines tau étaient présentes dans le cerveau dès les premiers stades de la maladie d’Alzheimer, et l’année dernière, les scientifiques ont constaté que le plasma P-tau217 (un produit des protéines tau dans le sang) constituait un bon prédicteur du déclin cognitif chez les personnes souffrant de troubles légers.

Par le passé, les chercheurs avaient découvert que le niveau de P-tau217 dans le liquide céphalo-rachidien permettait de prédire le déclin cognitif spécifique à la maladie d’Alzheimer, mais les tests du liquide céphalo-rachidien se révèlent beaucoup plus invasifs et coûteux qu’un simple test sanguin. Des prototypes de tests sanguins, basés sur les plaques bêta-amyloïde (une autre caractéristique de la maladie) ont également été développés, mais n’ont jamais bénéficié d’une utilisation en clinique.

Un diagnostic précoce pour mieux ralentir la progression de la maladie

Ce type de plaque cérébrale ne semble toutefois pas être aussi récurrent chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer que les protéines tau. En fait, jusqu’à un tiers des patients ayant reçu un diagnostic clinique de la maladie d’Alzheimer ne présentent pas ces plaques post-mortem, à l’inverse de certaines personnes n’ayant aucun problème de mémoire. Cela a conduit les chercheurs à considérer que les plaques bêta-amyloïde constituaient des manifestations tardives de la maladie, suggérant que les biomarqueurs liés à la protéine tau pourraient permettre de la détecter plus tôt.

« L’algorithme nous permettra d’identifier des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à un stade précoce, c’est-à-dire au moment où les nouveaux médicaments ont le plus de chances de ralentir l’évolution de la maladie », explique le neuroscientifique Oskar Hansson de l’université de Lund en Suède.

Les chercheurs pensent que leur test (après différents ajustements et améliorations) permettra de diagnostiquer beaucoup plus efficacement la maladie d’Alzheimer, en particulier dans les endroits ne disposant pas de dispositifs d’imagerie cérébrale avancés ou des moyens nécessaires pour réaliser des analyses de liquide céphalo-rachidien. « L’algorithme n’a pour l’instant été testé que sur des patients examinés dans des cliniques spécialisées. Nous espérons qu’il sera également validé pour être utilisé dans les établissements de santé primaires ainsi que dans les pays en développement dotés de ressources limitées », concluent les auteurs de l’étude.

Par Yann Contegat, le

Source: Science Alert

Étiquettes: , , ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *