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Le saviez-vous ? Avant le lion, le roi des animaux était l’ours

C’est pour lutter contre le paganisme que l’Église catholique s'est acharnée sur l'ours

— Bildagentur Zoonar GmbH / Shutterstock.com

Sacré roi des animaux partout en Europe jusqu’au Moyen Âge, l’ours a dû céder sa place sur le trône à un animal exotique, le lion. C’est sous l’influence toute-puissante de l’Église catholique que ce plantigrade fort et imposant, jusqu’alors craint et vénéré, se voit sali de nombreux vices rédhibitoires et devient la risée de tous. Il n’est plus apte à régner.

Symbole de force, de courage et d’invincibilité, l’ours brun fait l’objet de rituels religieux dès la Préhistoire durant laquelle son culte est très répandu. Il figure à son avantage dans les contes slaves qui encensent sa ruse, tandis que dans la mythologie grecque, il représente la force aux côtés de la déesse Artémis. Sa capacité à se tenir debout lui vaut d’être comparé à l’Homme. Dans le folklore germanique, il est d’ailleurs considéré comme capable d’enfanter une race de guerriers imbattables mi-hommes, mi-ours. Ces légendes le décrivent comme un prédateur sexuel ayant un fort penchant pour les jeunes femmes, une réputation qui le desservira par la suite. Sa ressemblance avec l’Homme lui vaudra également le reproche de « poser en rival du Christ » de la part de Saint-Augustin.

Accusé de nourrir les croyances païennes que l’Église catholique cherche à abolir, l’ours fait déjà l’objet de campagnes d’élimination régulières sous le règne de Charlemagne qui ordonne le massacre de milliers d’ours en 772. Après la vénération, l’ours connaît désormais l’humiliation ! Jusqu’alors considéré comme invincible, il apparaît dorénavant dans les récits hagiographiques comme un animal domptable qui se soumet à la supériorité des saints de l’Église. Sa mauvaise réputation ne cesse de croître avec une lutte contre le paganisme qui s’affirme franchement au XIIe siècle. Accablé de péchés capitaux comme la paresse, la colère, la gourmandise et la luxure, l’ours est dès lors perçu comme violent, voire diabolique. L’Église encourage les montreurs d’ours à le ridiculiser. Totalement déchu à la fin du XIIIe siècle, il est remplacé dans son rôle sacré par le lion, un animal exotique sans aucun lien avec le culte païen.

La mauvaise réputation de l’ours le poursuit pendant des siècles jusqu’à ce jour de chasse de 1902 auquel participe Theodore Roosevelt, dit Teddy Roosevelt. À cette occasion, le président des États-Unis sauve la vie d’un ourson, un geste que commémore un fabricant de jouets en donnant naissance au premier ours en peluche. Baptisé Teddy Bear en l’honneur de Teddy Roosevelt, cet ours rencontre l’énorme succès qu’on lui connaît depuis. L’ours brun retrouve quant à lui son panache, passant de l’humiliation à un retour d’affection ! Représentant à la fois la force et la douceur, il joue à présent un rôle important dans la littérature d’enfance et les dessins animés avec, entre autres, Winnie l’ourson, Petit Ours brun, Paddington, Nounours dans Bonne nuit les petits, les Bisounours, Boucle d’or et les Trois Ours…

Aujourd’hui, la réintégration de l’ours brun dans la faune européenne fait partie des préoccupations du WWF (World Wide Fund for Nature/Fonds mondial pour la nature) qui tente de réunir les conditions nécessaires pour la réintroduction de l’ours sur le territoire européen, notamment en France et en Autriche.

Selon vous, quelle est l’espèce animale la plus en danger aujourd’hui ?

Par Nadine Aurivel, le

Source: Je suis cultive

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