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Des bouts d’os, du plastique et des vis découverts dans des repas servis aux enfants en crèche

De graves dysfonctionnements survenus depuis deux ans ont mis en danger les enfants

France Bleu révèle que des enfants de crèches d’Île-de-France ont été exposés à du plastique, des bouts d’os et de métal dans de la purée, fournie par l’entreprise de restauration collective Elior. Aucun enfant n’a été blessé, mais l’enquête révèle des entorses graves aux standards sanitaires.

Des corps étrangers dans de la nourriture pour bébés

Une enquête de France Bleu Paris révèle que des corps étrangers ont été retrouvés dans de la nourriture fournie par la société Elior, le géant de la restauration collective, à des crèches Babilou d’Île-de-France. Les plats de purée dans lesquels ont été trouvés des restes d’os, de vis et de plastiques divers ont tous été fabriqués dans la même cuisine industrielle de Thiais, dans le Val-de-Marne, par Elior.

Ce genre d’incident n’advient pas pour la première fois : en octobre 2018, la crèche Babilou de Bagnolet se plaignait à Elior de la présence d’une vis dans la purée, dont l’emballage était « bien ferm[é] jusqu’au moment de la consommation ». Le directeur de la crèche explique à France Bleu que sans la vigilance de la puéricultrice qui s’en est aperçue au dernier moment, l’enfant aurait pu ingérer le bout de métal déjà dans la cuillère.

France Bleu explique avoir eu accès à des mails internes de l’entreprise, confirmant que l’événement n’est pas isolé. Voici une communication interne à Elior :

« À l’automne 2018 la direction commerciale reçoit de la part de ses clients crèches des plaintes concernant des corps étrangers, confirme un ancien cadre dirigeant de la société qui tient à rester anonyme. On nous parle de films plastiques, de boulons, de pièces métalliques, d’os, de morceaux de céramique, de morceaux de joints, trouvés dans les purées destinées aux enfants… »

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Le 16 janvier, un bout d’os est retrouvé dans une crèche de Suresnes. Par la suite, au cours de réunions entre les directions de l’entreprise et de la crèche, Elior promet notamment une plateforme de signalement des incidents, et l’installation d’un détecteur de métaux. 

En juin dernier, deux cas d’éruption cutanée dans un établissement de Saint-Cyr-l’Ecole, ont mené à un signalement TIAC (toxi-infection alimentaire collective, obligatoire dès que plus de deux manifestations d’infections simultanées adviennent). Aucun germe n’a été mis en cause, mais la Direction départementale de la protection des populations, en charge du contrôle sanitaire des établissements de restauration, soupçonne une rupture dans la chaîne du froid de la nourriture mise en cause, Elior assurant aussi le transport.

Une cuisine « à risques » depuis 2017

D’après un document que s’est procuré France Bleu, la cuisine de Thiais était déjà évaluée « à risques » en 2017. Un ancien cadre d’Elior explique : « Cette cuisine est considérée à hauts risques au moins depuis 2017 par Elior, principalement pour des résultats non conformes de listeria et d’analyses d’échantillons de surface. » 

Un mail envoyé en août 2018 par un chef de service hygiène alimentaire évoque la présence de Bacillus cereus dans la chaîne de production de Thiais, pouvant mener à des infections alimentaires. Dans un contrôle quelques jours plus tard, les équipes sanitaires trouvent des équipements mal ou non nettoyés, la présence d’aliments en voie de décomposition. Un mail interne du directeur de développement, datant de janvier 2019, conseille à toute l’entreprise de « sécuriser [leur] prestation ».

— ziashusha / Shutterstock.com

Des efforts pour un « zéro incident » ?

En attendant, la production de purée va déménager en février 2020 de Thiais à Fresnes, dans le Val-de-Marne, au sein de locaux dont Elior est entièrement propriétaire. Ce qui permettra aussi d’installer une machine pour détecter les métaux. France Bleu poste en intégralité ses entretiens avec Elior, qui assure qu’une meilleure prise en charge de la formation des personnels sera mise en place, ainsi qu’un plus strict respect des règles d’hygiène et de production de nourriture, afin de « tendre vers le zéro incident ». Parallèlement, les crèches Babilou veulent rassurer les parents, et rappellent dans une note envoyée aux familles quelques heures après la diffusion de l’enquête qu’aucun enfant n’a été blessé, et que les personnels en contact avec les enfants restent vigilants. 

Par Victor Chevet, le

Source: France Bleu Paris

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  • et oui c rst comme cela que l on fait des economies plutot que d avoir des cuisine dans les creches bien mieux adaptees aux besoins specifiques des 0 3ans et surtout les enfants et les parents peuvent avoir les odeurs tellement agreables des aliments qui cuisent j en parle avec conviction car j ai travaille dans des creches avec des cuisines meme si les regles d hygiene sont tres contraignante mais quoi de plus normal