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On sait comment les premiers humains ont atteint l’Amérique, et ce n’était pas à pied

« Ces découvertes nous rappellent avec force que les migrations, l'innovation et le partage culturel ont toujours été les piliers de l'Humanité »

— APChanel / Shutterstock.com

De nouvelles analyses d’outils préhistoriques en pierre renforcent l’idée que les premiers humains à s’être établis sur le continent américain aient navigué depuis le Japon.

Un fossé de 7 000 ans comblé

Les preuves directes les plus précoces de présence humaine en Amérique se résument à des empreintes de pas vieilles de plus de 20 000 ans découvertes au Nouveau-Mexique. Étrangement, jusqu’à récemment, les témoignages matériels les plus anciens identifiés, attribués à la culture Clovis, remontaient à 13 000 ans seulement.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Science Advances, des chercheurs ont récemment comblé ce fossé, en confirmant qu’une dizaine de sites nord-américains avaient été occupés pendant cette période de 7 000 ans.

Situés en Virginie, en Idaho, en Pennsylvanie et au Texas, cinq d’entre eux ont même livré suffisamment d’outils pour éclairer les origines des groupes humains les ayant façonnés. Lorsqu’elle a comparé les « bifaces » (outils lithiques polyvalents) américains à ceux provenant de l’île japonaise d’Hokkaido, l’équipe a noté d’étroites similitudes.

Associée à de précédentes analyses génétiques, indiquant que les premiers humains du « Nouveau monde » descendaient d’individus vivant en Asie du Nord-Est, la découverte de ce lien archéologique « réécrit le premier chapitre de l’histoire humaine en Amérique ». « Ces groupes pionniers n’étaient pas culturellement isolés », souligne Loren Davis, auteure principale de la nouvelle étude.

Exemple de biface préhistorique — © Didier Descouens / CC BY-SA 4.0

Route côtière circumpacifique

L’idée que les premiers résidents d’Amérique viennent de ce qui est aujourd’hui le Japon est appuyée par l’absence d’outils aussi anciens provenant de régions plus septentrionales du continent (notamment le Canada et l’Alaska) dans les archives archéologiques.

Alors qu’il était largement supposé que les premiers groupes humains avaient emprunté le pont terrestre de Béring (ou Béringie), qui reliait l’Asie à l’Amérique à la fin de la dernière période glaciaire, les nouvelles découvertes suggèrent qu’ils ont plus probablement navigué depuis Hokkaido et suivi la côte sud de la Béringie, en réalisant plusieurs escales.

« Ces découvertes nous rappellent avec force que les migrations, l’innovation et le partage culturel ont toujours été les piliers de l’Humanité », conclut Davis.

L’an passé, une étude avait conclu que le pont terrestre de Béring s’apparentait à une gigantesque tourbière plutôt qu’à une vaste langue de terre solide.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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