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Découverte d’une tombe vieille de 7 000 ans à Oman avec des dizaines de squelettes préhistoriques

Une sépulture exceptionnelle

tombe
© Roman Garba and Alžběta Danielisová, Institute of Archaeology of the CAS in Prague

Des archéologues tchèques ont mis au jour une tombe en pierre datant d’environ 7 000 ans dans la province d’Al Wusta, au centre d’Oman. Il s’agit de l’une des plus anciennes constructions humaines jamais découvertes dans ce pays du Moyen-Orient, qui était autrefois un carrefour commercial entre l’Asie, l’Afrique et l’Europe. La tombe renferme les restes de dizaines de personnes inhumées à différentes époques, témoignant de l’histoire et de la culture des habitants préhistoriques d’Oman.

Une construction ingénieuse

La tombe a été repérée il y a dix ans grâce à des images satellites, mais ce n’est que récemment que les fouilles ont permis de révéler son contenu. Selon Alžběta Danielisová, archéologue à l’Institut d’archéologie de Prague et responsable de l’excavation, il s’agit d’une découverte unique dans la région. “Aucune tombe de l’âge du bronze ou antérieure n’a encore été découverte dans cette région”, a-t-elle déclaré dans un communiqué.

La tombe est constituée de blocs de pierre taillés et empilés avec soin, formant un mur circulaire. Un toit en pierre recouvrait autrefois la sépulture, mais il s’est effondré probablement à cause des pluies annuelles de la mousson. À l’intérieur, les archéologues ont trouvé des piles d’ossements disposés selon un schéma particulier : les crânes étaient placés près du mur extérieur, tandis que les autres parties du corps étaient regroupées au centre. Les chercheurs pensent que les morts étaient déposés dans la tombe après la décomposition des chairs.

La tombe est située près de la côte, dans un désert de pierre. Elle témoigne du savoir-faire et de l’ingéniosité des anciens Omanais, qui ont su exploiter les ressources naturelles disponibles pour construire des monuments durables. La tombe est comparable à d’autres structures en pierre trouvées dans le monde, comme le temple de Jupiter à Baalbek, au Liban.

squelette
— © Roman Garba and Alžběta Danielisová, Institute of Archaeology of the CAS in Prague

Une histoire à reconstituer

Les analyses effectuées par l’Institut de physique nucléaire du CAS ont permis de dater les restes humains entre 5 000 et 7 000 ans avant notre ère. Cela signifie que la tombe a été utilisée pendant plusieurs siècles par les habitants préhistoriques d’Oman. Les archéologues espèrent en apprendre davantage sur leur mode de vie, leur alimentation, leur mobilité et leur démographie grâce à des analyses anthropologiques et biochimiques, comme l’analyse isotopique.

L’analyse isotopique consiste à examiner les différences de neutrons dans les noyaux de divers éléments clés présents dans les os ou les dents. Elle permet de déterminer l’origine géographique, le régime alimentaire ou la santé des individus étudiés. Par exemple, l’analyse du carbone 13 peut indiquer si une personne consomme plutôt des plantes du type C3 (comme le blé) ou du type C4 (comme le millet). L’analyse du strontium peut révéler si une personne a changé de lieu de résidence au cours de sa vie.

La tombe n’est pas le seul vestige du passé découvert dans la région. Près de la sépulture principale, une autre tombe plus petite et plus récente a été trouvée, ainsi que trois tombes appartenant à la culture Samad, qui s’est développée 3 000 ans plus tard sur le territoire omanais. Par ailleurs, des inscriptions datant de 6 000 ans ont été repérées sur des rochers voisins. Selon Danielisová, il pourrait s’agir des traces d’un système d’écriture ancien et inconnu.

Les recherches se poursuivent dans la zone entourant les anciennes tombes, qui pourrait révéler d’autres secrets sur l’histoire d’Oman et de la péninsule arabique. Oman est le site d’une occupation humaine préhistorique remontant à plus de 100 000 ans. Les archéologues tchèques ont également découvert récemment d’autres sites archéologiques remarquables dans le pays, comme une hache à main en pierre datant du Paléolithique inférieur ou des structures mégalithiques surnommées le “Stonehenge arabe”.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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