
L’étude d’une espèce d’oiseau endémique de l’Afrique de l’Est a révélé des comportements inattendus, avec des individus alternant entre le rôle de parent et celui de « nounou » à plusieurs reprises au cours de leur vie.
Altruisme réciproque
La réciprocité, ou « altruisme réciproque », s’apparente à un échange mutuellement avantageux : un individu va apporter son aide à ses semblables dans l’espoir qu’ils l’aident en retour. Ces dernières années, de telles interactions ont été documentées chez les éléphants, les orques et certains primates.
En analysant deux décennies de données provenant d’un site de reproduction de Choucadors superbes (Lamprotornis superbus) au Kenya, Gerry Carter, de l’université de Princeton, et ses collègues ont constaté que ce comportement social complexe était courant, avec jusqu’à 16 oiseaux « auxiliaires » aidant les parents d’un groupe donné à élever leurs oisillons.
Si cette forme de coopération impliquait généralement des individus génétiquement proches, dans plusieurs cas, les chercheurs ont constaté que L. superbus n’hésitait pas à aider ou à recevoir le soutien d’oiseaux qui ne leur étaient pas étroitement apparentés ou extérieurs à leur groupe.
Superb starlings appear to swap between parent and ‘nanny’ roles to help raise chicks over their lifetimes, even when they aren’t related to them https://t.co/HT8BqRJyHA
— New Scientist (@newscientist) May 9, 2025
De façon également inhabituelle, les couples reproducteurs endossaient régulièrement le rôle de « nounous » au cours de la saison des naissances suivante. Alors que cette fonction est généralement réservée à des individus jeunes n’ayant jamais expérimenté la parentalité, afin de les préparer à ce rôle, chez L. superbus même les parents les plus « aguerris » mettaient la main à la pâte.
« Ces schémas ont commencé à apparaître après de nombreuses années d’observation »
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature, la mise en évidence de ces comportements n’aurait pas été possible dans le cadre d’une étude à court terme.
« Ces schémas ont commencé à apparaître après de nombreuses années d’observation », souligne Carter, qui estime que des formes similaires de coopération interviendraient chez environ 10 % des espèces d’oiseaux.
En mars, une étude avait montré que les mamans singes ne choisissaient par leurs baby-sitters au hasard.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: oiseau
Catégories: Actualités, Animaux & Végétaux