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De nouvelles œuvres rupestres montrent que le Sahara était radicalement différent il y a 4 000 ans

Il s’agit de l'une des preuves les plus frappantes de l'existence d'un Sahara vert

Sahara
— © Cooper et al. / The Journal of Egyptian Archaeology 2024

Une série d’oeuvres préhistoriques découvertes sur les parois de grottes du désert de Nubie, dans le nord-est du Soudan, illustrent les changements radicaux connus par cette partie du Sahara, passée d’une terre verdoyante à un paysage aride et désolé en l’espace de quelques millénaires.

Sahara vert

Publiés dans le Journal of Egyptian Archaeology, ces travaux se sont concentrés sur 16 sites préhistoriques de la région de Wadi Halfa, ville soudanaise proche de la frontière égyptienne. Outre les représentations rupestres d’humains, d’antilopes, d’éléphants et de girafes, les chercheurs ont noté la présence récurrente de bovins, ce qui peut sembler étonnant, compte tenu du climat du désert de Nubie.

Selon les chercheurs, la région ne reçoit actuellement qu’une très faible quantité de précipitations annuelles, rendant ce type d’élevage, qui se trouvait vraisemblablement au coeur du quotidien des populations de la région autour de 3 000 avant notre ère, aujourd’hui impossible.

« La découverte de bovins sur ces parois rocheuses nous a au départ laissés perplexes, car ils ont besoin de beaucoup d’eau et d’hectares de pâturage, et ne survivraient pas dans l’environnement sec et aride du Sahara actuel », souligne Julien Cooper, qui supervise le projet. « La présence de bétail dans l’art rupestre ancien est l’une des preuves les plus frappantes de l’existence d’un Sahara vert. »

— © Bertramz / Wikimedia Commons

Des changements radicaux

Il y a 15 000 et 5 000 ans, l’ensemble du continent africain a connu une augmentation significative des pluies de mousson estivales, liée aux variations périodiques de l’orbite terrestre autour du Soleil. Grâce à ces précipitations diluviennes, cette partie du globe s’est transformée en une terre riche en pâturages, parsemés de nombreux lacs.

Lorsque la période humide a pris fin, les environnements de la région de Wadi Halfa ont connu des changements radicaux et rapides.

« Elle s’est presque entièrement dépeuplée. Pour ceux qui sont restés, le gros bétail a été abandonné au profit des moutons et des chèvres », explique Cooper. « Cela a dû avoir des répercussions importantes sur tous les aspects de la vie humaine, qu’il s’agisse du régime alimentaire, des réserves de lait, ou des schémas migratoires des groupes de bergers. »

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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