Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemble le monde à travers les yeux de votre chien ? Peut-il apprécier les teintes vibrantes d’un coucher de soleil comme nous le faisons ? La réponse réside dans une tournure fascinante de la biologie, où une seule petite molécule offre aux humains un monde beaucoup plus coloré.
Comment les chats et les chient voient les couleurs ?
Les chats et les chiens perçoivent les couleurs différemment des humains en raison des variations de leur structure rétinienne et de la répartition des cellules photoréceptrices. Alors que les humains possèdent trois types de cellules coniques sensibles à différentes longueurs d’onde de lumière, nous permettant de voir un large spectre de couleurs, les chats et les chiens ont moins de cellules coniques. Les chiens n’ont que deux types de cônes, ce qui rend leur vision des couleurs similaire à celle d’un humain daltonien rouge-vert.
Cela signifie qu’ils perçoivent principalement le monde dans des tons de jaune et de bleu, sans avoir la capacité de distinguer efficacement les teintes rouges et vertes. En revanche, les chats ont une vision des couleurs légèrement plus sophistiquée que celle des chiens, mais néanmoins limitée par rapport aux humains. Comme les chiens, les chats possèdent deux types de cellules coniques, ce qui signifie qu’ils ont également une vision dichromatique. Cependant, des études récentes suggèrent que les chats pourraient être un peu plus sensibles aux couleurs dans la gamme bleu-violet.
Une toute petite cellule qui change beaucoup de choses
Dans une récente étude, les chercheurs de l’université Johns-Hopkins et de l’université de Washington ont étudié plus en détail les différences dans la vision des couleurs chez les humains et les animaux de compagnie. Et d’après les résultats de l’étude publiée dans la revue PLOS Biology, une dérivation de la vitamine A génère des cellules spécialisées qui permettent aux humains de voir des millions de couleurs, une capacité que les chiens, les chats et les autres mammifères ne possèdent pas.
Pour aboutir à cette conclusion, les chercheurs ont cultivé des organoïdes rétiniens humains en laboratoire. Ils ont exposé les rétines à de l’acide rétinoïque – un dérivé naturel de la vitamine A – au début du développement des cellules cultivées. Cela a entraîné des ratios plus élevés de cônes verts dans l’organoïde après 200 jours. Il a également été observé que les cônes immatures des organoïdes exposés à de faibles niveaux d’acide rétinoïque se sont développés plus tard en cônes rouges.
Il en a été conclu que la molécule de l’acide rétinoïque détermine si un cône se spécialisera dans la détection de la lumière rouge ou verte. Notons que pendant des décennies, les scientifiques ont pensé que les cônes rouges se formaient grâce à un mécanisme de tirage au sort dans lequel les cellules s’engageaient au hasard à détecter les longueurs d’onde vertes ou rouges. Mais cette étude apporte une toute nouvelle compréhension de ce phénomène, mais aussi des troubles de la vision qui affectent la perception des couleurs comme le daltonisme. Par ailleurs, ce test va vous permettre d’évaluer votre perception des couleurs.