Il existe des oeuvres qui restent gravées dans votre mémoire et c’est le cas de L’Odyssée de Kino, épopée initiatique et philosophique d’un jeune garçon dans une histoire à la fois poétique et pleine de douceur. SooGeek revient sur une oeuvre magistrale, de sa création à ses adaptations.
C’est durant l’année 2000 que l’aventure débute pour Kino, grâce au talent de son créateur : Keiichi Sigsawa. Le succès est immédiat et la série de manga a droit à un spin-off ainsi qu’à des adaptations tv, vidéoludiques puis en longs-métrages. Kino est une jeune femme qui, accompagnée de sa moto parlante, Hermes, parcourt le monde dans le but d’en découvrir toutes les cultures. Chaque étape ne dure que trois jours car, selon le personnage, il s’agit de la période de temps nécessaire pour apprendre à connaître un lieu et ses habitants. En réalité, le laps de temps permet à l’héroïne de ne pas trop s’attacher et de continuer sa route.
Tout en restant loin des hommes, Kino les observe et, d’une certaine façon, leur renvoie une image réaliste de ce qu’ils sont vraiment. En traversant les terres de son monde, elle croise différentes nations poussant les traits humains à leurs paroxysme à travers les us et coutumes du lieu. Plus qu’une simple description des différents univers traversés par l’héroïne, l’oeuvre est aussi une belle critique de nos comportements : Kino rencontre, sur son chemin, les habitants d’une ville rustique dans laquelle certaines règles archaïques sont encore respectées malgré des comportements tout ce qu’il y a de plus humain et chaleureux. A l’inverse, elle trouve d’autres sociétés plus futuristes qui recherchent le bonheur de l’être humain mais qui se révèlent finalement moins utopiques que prévues. En fin de compte, si chacune des situations présentent, au premier abord, un aspect positif, L’Odyssée de Kino pousse l’analyse jusqu’à dévoiler les limites de chacune des civilisations.
Entre le conte de fées et l’oeuvre de science-fiction, le lecteur ne sait pas toujours où situer L’Odyssée de Kino. Effectivement, l’héroïne rencontre quelques objets animés, un chien qui parle et un pays qui se déplace mais découvre aussi des robots et d’autres moyens technologiques futuristes. S’il y a une chose de certaine ici, c’est que les amateurs de bagarre n’y trouveront pas leur compte ou presque : l’oeuvre de Keiichi Sigsawa est calme, pure et zen si bien que les rares scènes d’action semblent d’une rare brutalité par opposition au reste de l’oeuvre. Cette brutalité est pourtant présente tout au long de l’histoire, en fond, lorsque le personnage dévoile les peurs, vices et limites de l’homme. Ici, ce n’est pas l’action qui vous fera violence, mais bel et bien le scénario.
De la même façon, l’anime de 13 épisodes reste contemplatif et offre au spectateur une succession de scènes magnifiques au dessin simple. La morale est constamment présente et Kino voit la beauté du monde à travers tous ses aspects, du positif au négatif et c’est d’ailleurs de là que vient sa phrase fétiche : « Le monde n’est pas beau, c’est pour ça qu’il l’est ». Le personnages et son comportement lèvent de nombreuses questions applicables à chacun sur les raisons de nos actions et le pourquoi de notre existence. Une oeuvre qui rappelle fortement Le Petit Prince, que l’auteur a découvert après avoir écrit son manga puisqu’il s’est, en réalité, inspiré d’un autre manga du genre : Galaxy Express 999.
L’Odyssée de Kino est un chef-d’oeuvre du récit contemplatif qui se place comme un miroir pour nous questionner sur l’humanité. L’atmosphère du manga et de son adaptation en anime est une réussite pleine de poésie qui n’épargne pas nos cerveaux de questions philosophiques. Selon vous, quel autre manga peut être comparé à L’Odyssée de Kino ?
Par JJJ, le
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