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Des scientifiques reniflent des momies égyptiennes pour percer les secrets de l’embaumement

Momie N° 5

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Image d’illustration — Andrea Izzotti / Shutterstock.com

En s’appuyant sur des techniques d’analyse avancées et le nez aiguisé d’experts, des chercheurs ont pu établir précisément le parfum de neuf momies égyptiennes, réservant quelques surprises.

Parfum d’éternité

Dans un premier temps, les chercheurs de l’University College de Londres et de l’université de Ljubljana ont placé de minuscules tubes à l’intérieur de leurs sarcophages, afin de collecter des échantillons d’air. L’utilisation de la chromatographie en phase gazeuse et de la spectrométrie de masse, complétée par l’analyse à « nez nu », a permis de préciser leur profil olfactif.

Les notes boisées étaient les plus récurrentes (78 %), suivies par des fragrances épicées (67 %) et sucrées (56 %). Il s’est également avéré qu’un tiers des momies dégageaient des odeurs d’encens et de rance. Les odeurs de fleurs, d’herbes, d’agrumes, de fumée et de poussière se révélaient plus rares.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans le Journal of the American Chemical Society, la mesure de leur intensité a offert un aperçu précis des différents traitements subis par les dépouilles.

Différentes sources ont été identifiées : les matériaux utilisés pendant le processus de momification, les huiles végétales et les répulsifs utilisés pour la conservation des corps, et les sous-produits issus de la dégradation des matériaux et tissus par des microbes.

— © Cecilia Bembibre

Une pratique funéraire incontournable

« Pour les anciens Égyptiens, la momification était une pratique funéraire incontournable visant à préserver le corps et l’âme pour l’au-delà grâce à un rituel d’embaumement élaboré impliquant huiles, cires et baumes », explique Ali Abdelhalim, directeur du musée égyptien du Caire.

« Cette tradition ayant évolué au fil du temps, l’identification des techniques employées et matériaux utilisés est révélatrice de l’époque, du lieu et le statut socio-économique du défunt. »

L’équipe estime que de tels travaux ouvrent la voie à de nouvelles expériences muséales interactives, avec des « paysages olfactifs plongeant les visiteurs au cœur du processus de momification ».

En 2020, des chercheurs avaient recréé la voix d’une momie vieille de 3 000 ans.

Par Yann Contegat, le

Source: New Atlas

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