C’est un fait reconnu : le réchauffement climatique a augmenté la température de toutes les mers du globe. Toutefois, elles se réchauffent bien plus vite que ce que les estimations avaient prévu. C’est ce qu’ont constaté des scientifiques anglais en analysant l’évolution de la température de l’eau sur 60 ans. Un constat alarmant contre lequel les chercheurs essaient de trouver une solution pour éviter une catastrophe.

Comment les scientifiques analysent-ils la progression de la température marine ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, mesurer la température de l’eau n’était pas évident pour les scientifiques par le passé. Si auparavant, ils devaient effectuer des relevés de manière régulière et à des profondeurs différentes, leur mission est facilitée depuis 2005 par les Argos. Il s’agit de flotteurs dispersés dans tous les océans et qui, de manière autonome, plongent ou remontent vers la surface de l’eau. En se déplaçant, ils notent les différentes températures enregistrées sur les 2 000 mètres qu’ils peuvent couvrir.

Quand ils regagnent la surface, les données enregistrées sont transmises à des satellites que les chercheurs analysent en laboratoire. A partir des résultats obtenus, les scientifiques peuvent ainsi cartographier les niveaux de chaleur océaniques. Si les résultats datant de 2005 et plus ont été faciles à analyser, il n’en est pas de même pour ceux antérieurs à cette date. Cependant, malgré cette difficulté, les chercheurs ont pu analyser, corriger les mesures passées et observer l’évolution de la température de l’eau sur 60 ans. Et leurs conclusions sont effrayantes.

Quels sont les résultats de ces analyses ?

Les chercheurs ont réussi à quantifier le réchauffement de la Terre au cours des 56 dernières années, et ils ont remarqué des changements radicaux suite à l’expansion des énergies fossiles. Les activités humaines utilisent des combustibles fossiles qui piègent le dioxyde de carbone dans l’atmosphère à des taux toujours croissants. 90 % de la chaleur se retrouve dans l’océan : les conséquences sont désastreuses pour l’environnement d’autant qu’elles sont plus importantes que prévu.

Le résultat principal de l’étude est que les eaux du globe se réchauffent 13 % plus vite que ce auquel les scientifiques avaient pensé auparavant. Pire encore : le taux de réchauffement à partir de 1992 est presque deux fois plus élevé que le taux de réchauffement de 1960. Enfin, ils ont constaté que depuis 1990, le réchauffement a pénétré à des profondeurs inférieures à environ 700 mètres.

Une mission toujours d’actualité pour préparer l’avenir

Si ces changements réchauffent dangereusement les océans, ils sont également responsables des catastrophes naturelles comme les tempêtes et les déluges qui ont affecté certaines régions du monde ces dernières années. Toutefois, l’arrivée des flotteurs Argo a permis aux chercheurs de recalculer l’évolution de la température marine, mais aussi d’anticiper l’avenir en donnant des estimations plus élevées.

Lijing Cheng et Josh Fasullo, chercheurs sur le projet et auteurs d’une étude sur le sujet, ont ainsi affirmé : « nous savons que les observations océaniques étaient très rares jusqu’à l’ère Argo. Il y avait des lacunes importantes dans les données, en particulier dans l’hémisphère sud. Notre défi consistait à évaluer les changements apportés à la chaleur océanique mondiale et à combler les lacunes en matière de données. Cette étude montre également que plus de chaleur est susceptible d’avoir été absorbée par les océans au cours des 50 dernières années. Nous devons revoir à la hausse nos estimations de la sensibilité du climat face aux gaz à effet de serre ».

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