Un total de 5 578 espèces animales, dont environ 90 % se révèlent entièrement nouvelles pour la science, ont été découvertes dans une vaste zone de l’océan Pacifique menacée par l’exploitation minière sous-marine.
La zone de Clarion-Clipperton
Détaillée dans la revue Current Biology, cette importante découverte a été réalisée par une équipe internationale de scientifiques au sein de la zone de Clarion-Clipperton (CCZ), s’étendant entre le Mexique et Hawaï sur quelque 6 millions de kilomètres carrés. Parmi les milliers de formes de vie identifiées figurent différentes espèces de concombres de mer, de nématodes, d’éponges carnivores, de vers, d’arthropodes et d’échinodermes semblables à des oursins.
De façon frappante, la quasi-totalité d’entre elles s’avèrent uniques à cette région du globe : seules six avaient été précédemment observées ailleurs.
« La zone regorge d’espèces étonnantes », souligne Muriel Rabone, auteure principale de la nouvelle étude. « On y trouve notamment des éponges magnifiques semblables à des vases, ainsi que des éponges de verre recouvertes de minuscules épines qui ressemblent à des chandeliers ou de petites sculptures lorsqu’on les observe au microscope. »
Pour obtenir cet aperçu sans précédent de la biodiversité des fonds de la CCZ, la chercheuse et son équipe l’ont sillonnée à bord d’un bateau de recherche depuis lequel des drones sous-marins télécommandés ont été déployés. « À chaque prélèvement, nous découvrions de nouvelles espèces », explique Rabone.
Une biodiversité menacée
Il se trouve que la zone abrite également le plus grand gisement au monde de manganèse, de nickel, de cobalt et d’autres métaux indispensables à la fabrication des batteries. Si leur extraction semble inévitable pour assurer la transition énergétique, elle pourrait perturber cet écosystème complexe.
L’exploitation minière dans la CCZ est réglementée par l’Autorité internationale des fonds marins, une organisation intergouvernementale comptant 167 États membres. Bien que la zone ait été divisée et attribuée à diverses entreprises et des essais à petite échelle réalisés, les retards dans l’élaboration des réglementations relatives à l’exploitation minière en eaux profondes freinent le démarrage des opérations.
« Il est essentiel que nous redoublions d’efforts pour comprendre cette région peu étudiée avant qu’il ne soit trop tard », estime Rabone. « La plupart des espèces qu’elle abrite semblent être très rares. »
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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