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Découverte d’une étrange espèce sans pattes ni tête qui aurait précédé les dinosaures

Les tissus mous de ce fossile ont été parfaitement préservés

Fossile Creature
© Sarah Gabbott

D’après une étude récente, deux spécimens fossilisés d’une créature datant de l’Ordovicien ont été découverts, avec des muscles et des organes internes remarquablement bien conservés. Contrairement à la plupart des fossiles, ces spécimens n’ont pas gardé leur coquille, mais leurs tissus mous, comme les muscles et les viscères, sont restés intacts dans des sédiments anciens transformés en roche.

Des entrailles parfaitement préservées

Dans une région reculée d’Afrique du Sud, à quelque 402 kilomètres du Cap, des chercheurs ont découvert deux fossiles d’une nouvelle espèce d’arthropode datant de la fin de l’Ordovicien, il y a environ 444 millions d’années. Selon l’étude publiée dans Papers in Palaeontology, ces créatures auraient probablement vécu dans des eaux pauvres en oxygène.

Ce qui rend cette trouvaille particulièrement unique, c’est l’état de conservation inhabituel du spécimen. Le spécimen principal, surnommé « Sue » par les scientifiques, a été fossilisé « à l’envers », c’est-à-dire que son enveloppe externe n’est plus visible, mais ses organes internes sont restés intacts dans les moindres détails. Les paléontologues ont baptisé cette nouvelle espèce Keurbos susanae, en hommage à Susan, la mère de la chercheuse à l’origine de la découverte. 

Un fossile d’une rareté exceptionnelle

Sarah Gabbott, paléontologue à l’université de Leicester au Royaume-Uni et autrice principale de l’étude, déclare : « Sue est fascinante de l’intérieur vers l’extérieur : elle n’a ni tête ni jambes. Ses tissus internes, comme les muscles, les nerfs et les intestins, sont conservés dans des détails incroyables. Cependant, sa carapace et ses membres ont disparu depuis des centaines de millions d’années, décomposés après sa mort. »

Les fossiles ont été découverts dans les schistes de Soom, un site célèbre pour la préservation exceptionnelle des tissus mous. Ces spécimens rares ont été trouvés il y a plus de 20 ans, mais malgré des recherches intensives, aucun autre fossile similaire n’a été mis au jour. Le limon et la boue présents sur le fond marin, combinés à un océan pauvre en oxygène et riche en sulfure d’hydrogène, ont probablement permis une conservation remarquable. 

Ces fossiles datent de peu avant l’extinction massive de l’Ordovicien supérieur (il y a environ 443 millions d’années), une période marquée par des glaciations qui ont anéanti près de 85 % des espèces marines. Le fait que K. susanae ait survécu dans un environnement pauvre en oxygène laisse penser qu’il s’agissait d’une espèce particulièrement bien adaptée à des conditions extrêmes. 

Des questions restent sans réponse

Les scientifiques cherchent encore à comprendre comment des tissus mous aussi bien préservés ont pu survivre dans le schiste de Soom. Il est possible que des minéraux comme le phosphate de calcium aient joué un rôle dans cette fossilisation exceptionnelle. Paradoxalement, les coquilles et exosquelettes des créatures présentes dans ces mêmes dépôts se sont dissous dans l’eau acide de l’époque.

Malgré la richesse des détails internes observables, les chercheurs peinent à situer Keurbos susanae avec précision dans l’arbre de l’évolution. Bien que son tronc segmenté indique une appartenance au groupe des arthropodes, il manque trop d’éléments – notamment la tête et les appendices – pour établir des liens clairs avec d’autres espèces connues.

« Nous savons qu’il s’agit d’un arthropode marin primitif, mais son rôle dans l’évolution de ce groupe reste incertain », reconnaît Sarah Gabbott. Il serait nécessaire de trouver un spécimen plus complet, incluant au moins une partie de l’exosquelette, pour pouvoir le comparer aux autres fossiles du même âge. Malheureusement, le site d’origine de la découverte a depuis été recouvert par des travaux d’extraction, rendant de nouvelles fouilles quasi impossibles.

Par ailleurs, un fossile unique de dinosaure éclaire l’un des plus grands mystères de l’Évolution.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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