Des chercheurs australiens ont percé les secrets du nez massif des nasiques mâles. Leur permettant d’émettre de puissants sons, cette structure influence significativement leurs chances de reproduction.
Séducteurs-nez
Afin de préciser les fonctions de l’appendice volumineux des mâles Nasalis larvatus, Katharine Balolia, de l’université de Canberra, et ses collègues ont procédé à une analyse approfondie de l’anatomie crânienne de plusieurs spécimens. Leur structure nasale a ensuite été comparée à celle de trois autres espèces de singes appartenant également à la famille des cercopithécidés : le singe bleu (Cercopithecus mitis), le colobe à longs poils (Colobus polykomos) et le macaque crabier (Macaca fascicularis).
Les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Scientific Reports, ont constaté que l’ouverture nasale des mâles N. larvatus était 29 % plus grande que celle des femelles, quand cet écart était compris entre 7 et 15 % seulement chez les trois autres espèces, ce qui indiquait une forme de sélection sexuelle.
Selon Balolia, le nez des nasiques cesse de grandir une fois qu’ils atteignent la maturité sexuelle. Évoluant jusqu’alors uniquement avec des individus du même sexe, les jeunes mâles commencent à s’établir dans des groupes comportant plusieurs femelles, ce qui souligne l’importance de cette structure corporelle pour la reproduction de l’espèce.
L’équipe a également découvert que la forme particulière de leur cavité nasale lui permettait de fonctionner comme une chambre d’écho, amplifiant leurs appels sonores.
Pression évolutive
Globalement, ces nouveaux travaux suggèrent que le nez distinctif des nasiques mâles a initialement évolué afin de faciliter la communication dans des environnements denses (forêts) et d’intimider leurs rivaux.
Les femelles auraient commencé à sélectionner leurs partenaires en se basant sur la taille de leur appendice, symbole de fertilité et de dominance, ce qui aurait au fil du temps entraîné l’apparition de nez encore plus grands.
Les découvertes récentes concernant les primates incluent la première observation d’un animal non humain utilisant une plante aux propriétés médicinales avérées pour traiter une plaie ouverte, ainsi que les preuves d’une mémoire sociale à long terme chez les chimpanzés et les bonobos.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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