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Des enfants jouent dans la neige via Shutterstock

Chaque hiver, la côte Est des Etats-Unis est touchée par de violentes chutes de neige. Et si elles sont le résultat d’un phénomène climatique complexe, certains voient ces précipitations comme autant de preuves réfutant le réchauffement de la planète. SooCurious vous en dit plus sur la neige et sur l’évolution de ces tempêtes à travers le monde.

Aux Etats-Unis, et plus précisément sur la côte Est du pays de l’Oncle Sam, les habitants sont désormais habitués à faire face à d’incroyables chutes de neige à chaque hiver. Tant et si bien qu’ils ont même inventé un mot pour décrire le phénomène : snowmageddon. Une expression barbare pour un évènement météorologique de plus en plus dramatique. Mais paradoxalement, ces précipitations accrues qui touchent tout spécialement New York ne devraient pas s’atténuer avec l’accroissement du réchauffement climatique.

 

La tempête qui a frappé la côte Est des Etats-Unis en 2016 : 

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Beaucoup considèrent, à tort, que les basses températures sont la seule condition nécessaire à l’apparition de la neige lourde. Mais en réalité, son apparition est bien plus complexe et résulte également d’une grande humidité atmosphérique qui se forme généralement dans des poches d’air chaud. Ainsi, l’atmosphère peut contenir 7 % de vapeur d’eau en plus chaque fois que sa température augmente d’un degré Celsius.

En s’évaporant jusqu’au-dessus de l’océan Atlantique, l’eau contenue dans celui-ci va par la suite rencontrer l’air froid et sec de l’Arctique qui se dirige vers le sud. Le phénomène va alors former une tempête sur la côte Est américaine, grâce à la grande humidité d’un courant et au froid du second. Mais à cause du réchauffement climatique, les océans sont plus chauds et davantage d’eau s’évapore de l’Atlantique, ce qui augmente la quantité de neige qui s’abat notamment sur New York.

 

Une image satellite de la tempête de l’hiver 2016 sur la côte Est américaine : 

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Dans les années à venir, les deux conditions responsables de ces tempêtes de neige seront d’autant plus présentes, et la côte Est américaine est donc amenée à subir davantage ces phénomènes. C’est en partie ce qu’explique Kevin Trenberth, du Centre national pour la recherche atmosphérique à Boulder, dans le Colorado, aux Etats-Unis : « Il est possible que l’Arctique soit moins froid durant de courtes périodes au coeur de l’été dans à peu près 30 ans, mais en hiver, il sera toujours froid. » Selon lui, « le froid continental continuera donc à se former ». Et le réchauffement climatique n’étant pas près de s’arrêter, les tempêtes de neige devraient bien s’intensifier.

Mais le changement climatique est un phénomène complexe, et même si un monde plus chaud participe à créer les conditions de chutes de neige plus intenses dans certaines régions, cela n’implique pas nécessairement que plus de neige tombera finalement sur l’ensemble de la planète. Paul O’Gorman, du Massachusetts Institute of Technology, explique d’ailleurs que « les chutes de neige extrêmes répondent au changement climatique d’une manière totalement différente des chutes de neige saisonnières ».

 

Paul O’Gorman, du MIT : 

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Dans une étude de 2014, O’Gorman a utilisé un modèle informatique pour explorer la façon dont les chutes de neige moyennes et extrêmes pourraient changer d’ici la fin du siècle, et cela en supposant que les émissions de gaz à effet de serre restent élevées. Pour les régions qui sont à moins de 1000 mètres au-dessus du niveau de la mer et qui font actuellement face à des températures à peine en dessous de zéro degré, O’Gorman a constaté que les chances qu’il se produise des chutes de neige vont baisser en moyenne de seulement 8 %.

En revanche, le volume total de neige qui tombe dans ces zones chaque hiver pourrait baisser de 65 % en moyenne. D’après le chercheur du MIT, « il y a des régions où l’on prévoit que les chutes de neige saisonnières baissent, tandis que l’intensité des chutes de neige extrêmes ne varierait pas beaucoup en comparaison, et pourrait même augmenter ».

 

Kevin Trenberth : 

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La saison de la neige elle-même pourrait également raccourcir à l’avenir : le début et la fin de l’hiver sont susceptibles d’être plus chauds dans l’hémisphère Nord, de telle sorte qu’à ces périodes, il tombera autant de pluie que de neige, selon Trenberth. En d’autres termes, la neige deviendra de moins en moins fréquente à l’avenir, et la saison au cours de laquelle les chutes de neige se produisent pourrait devenir plus courte, mais les snowmageddons pourraient être aussi intenses qu’aujourd’hui.

 

Times Square, à New York, sous une tempête de neige : 

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Ces explications sur la formation de la neige et sur l’évolution de ses précipitations viennent expliquer les incroyables tempêtes blanches qui s’abattent sur la côte Est américaine. Surtout, elles illustrent l’impact du réchauffement global et la manière dont il influence déjà le climat mondial. Si l’environnement vous intéresse, découvrez également les solutions possibles pour refroidir la Terre et annuler le réchauffement climatique.

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