Vous pensiez que les champignons n’étaient pas capables de voler ? Détrompez-vous : les scientifiques de la NASA ont créé un « bio-drone » à partir de substances biodégradables, y compris du matériel fongique ! DGS vous explique tout sur cet appareil écologique qui a réalisé son premier vol avec succès.

Les micro-drones sont des petites merveilles technologiques qui ont une multitude d’applications. Ils peuvent être utilisés pour explorer des endroits éloignés, pour la recherche et le sauvetage dans des bâtiments en feu ou après des catastrophes naturelles, ou encore pour protéger les espèces menacées par le braconnage. A l’avenir, ils pourraient même servir à la livraison de vos colis. Malheureusement, le problème des drones est qu’ils s’écrasent beaucoup. Cela signifie qu’ils peuvent laisser des débris de métal et de plastique qui ont non seulement le potentiel de nuire à l’environnement mais qui informent aussi les gens que vous avez été fouiner.

Si le drone pouvait se fondre dans l’environnement, aucune empreinte ne serait laissée, et le problème serait résolu. C’est dans cette optique que les scientifiques de l’université Stanford et de la NASA ont créé un prototype de drone à partir de matériaux biologiques. Le châssis du drone est constitué d’un matériau semblable à une racine de champignon appelée mycélium. Il a été cultivé dans un moule personnalisé par une compagnie appelée Ecovative Design qui utilise également cette masse fongique comme une alternative verte aux emballages.

Le châssis a ensuite été recouvert de feuilles de cellulose cultivées par des bactéries. Ces dernières ont été enrobées des mêmes protéines présentes dans le papier qu’utilisent les guêpes pour imperméabiliser leurs nids. Les circuits ont été réalisés à partir de nanoparticules d’encre d’argent pour faciliter le processus de dégradation. Le reste du drone (batteries, moteurs et hélices) a été emprunté à un quadricoptère commercial et n’est donc pas biodégradable. Les chercheurs espèrent un jour être en mesure de créer un drone entièrement biodégradable et travaillent actuellement sur des hélices biodégradables.

Actuellement, de nombreux drones sont équipés de capteurs conçus pour détecter la pollution et la qualité de l’air mais ils sont lourds et encombrants, ce qui réduit leur temps de vol. Avec les progrès du génie génétique, il sera peut-être possible de remplacer ces capteurs par des organismes, tels que des bactéries, qui ont été modifiés pour récolter les mêmes données que les capteurs électroniques. Cela permettrait non seulement de réduire le poids des drones mais également de remplacer un composant électronique par un composant biodégradable. Il faudra d’abord évaluer si le fait de modifier des organismes qui sont susceptibles de s’écraser dans la nature n’est pas sans risque.

Le châssis plastique ou métallique d’un drone classique met plusieurs siècles à se dégrader dans la nature, c’est donc très astucieux d’avoir réalisé le bio-drone avec des matières organiques ! Au bureau, on félicite les chercheurs qui travaillent à Ecovative Design et à la NASA pour leurs formidables travaux. Et vous, pensez-vous qu’un jour tous les appareils électroniques seront biodégradables ?

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