Jupiter
— Dotted Yeti / Shutterstock.com

Tous les quatre à cinq ans environ, Jupiter se pare d’un nouvel ensemble de rayures, et les scientifiques pensent avoir identifié le principal mécanisme à l’origine de cette métamorphose spectaculaire.

Percer les secrets de l’apparence changeante de Jupiter

Lorsque vous regardez les clichés de Jupiter, vous distinguez des bandes de différentes teintes ainsi que sa fameuse Grande Tache rouge, semblable à un oeil géant. Observées par Galilée dès le XVIIe siècle, ces rayures horizontales, constituées de nuages d’ammoniac et d’eau et pouvant atteindre 1 600 kilomètres d’épaisseur, changent régulièrement de taille, de couleur et d’emplacement.

S’il avait été précédemment démontré qu’elles étaient en partie façonnées par de puissants vents soufflant vers l’est ou l’ouest, un lien avait également été établi entre ces bandes striant l’atmosphère d’hydrogène et d’hélium de la géante gazeuse et les variations infrarouges (tweet ci-dessous) intervenant à une cinquantaine de kilomètres sous sa surface.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature Astronomy, une équipe internationale de chercheurs a examiné les données collectées par la sonde Juno de la NASA, en orbite autour de Jupiter, et établi une corrélation étroite entre les variations des bandes de Jupiter et celles de son champ magnétique.

« Il est possible d’obtenir des mouvements ondulatoires dans un champ magnétique planétaire, appelés oscillations de torsion », explique Chris Jones, chercheur à l’université de Leeds et auteur principal de la nouvelle étude. « Lorsque nous avons calculé les périodes de ces oscillations de torsion, elles correspondaient précisément à celles observées dans le rayonnement infrarouge. »

Des travaux à approfondir

Selon les chercheurs, certaines incertitudes demeurent, notamment sur la façon dont l’oscillation de torsion produit la variation infrarouge observée. Mais il est probable que cette dernière reflète la dynamique complexe des nuages et leurs interactions avec les aérosols.

« Nous espérons que cet article pourra également ouvrir une fenêtre pour sonder l’intérieur profond de Jupiter, tout comme la sismologie le fait pour la Terre et l’héliosismologie pour le Soleil », conclut Kumiko Hori, chercheur à l’université de Kobe et co-auteur de la nouvelle étude.

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