Mars
— © NASA / JPL-Caltech / Univ. of Arizona

Contrastant fortement avec le reste de la surface rouille de la planète, le pôle sud de Mars est couvert d’étranges formations ressemblant à du fromage suisse. Une récente étude a permis de faire la lumière sur les mécanismes les ayant façonnées.

Mystère résolu

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Geophysical Research Letters, Peter Buhler du Planetary Science Institute de Tucson a développé un modèle numérique retraçant l’histoire climatique de Mars sur 510 000 ans. Celui-ci a montré que le « fromage suisse » martien, composé de couches de dixoyde de carbone et d’eau gelées, était étroitement lié aux inclinaisons polaires de l’orbite de la planète rouge.

« Mars connaît des cycles de 100 000 ans au cours desquels ses pôles varient en s’inclinant davantage vers le Soleil ou en s’en éloignant », explique le chercheur. « Ces variations modifient la quantité de lumière solaire qui éclaire chaque bande de latitude, et par extension leur température. La glace d’eau se déplace des régions les plus chaudes vers les régions les plus froides au cours de ces cycles, influençant le cycle global de l’eau de Mars à long terme. »

Le planétologue a expliqué avoir exécuté son modèle « environ un milliard de fois », jusqu’à ce qu’il soit finalement en mesure de déterminer statistiquement quelle configuration spécifique de dépôt d’eau correspondait le mieux aux couches de fromage suisse présentes sur la planète aujourd’hui.

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— joshimerbin / Shutterstock.com

« L’épaisseur des couches d’eau nous indique la quantité de vapeur d’eau présente dans l’atmosphère de Mars et la façon dont cette vapeur d’eau s’est déplacée autour de la planète », explique-t-il. « Les couches de dioxyde de carbone nous renseignent sur l’histoire du gel au sol, et donc sur l’épaisseur ou la minceur de l’atmosphère de la planète par le passé. »

Des implications plus larges

Si l’établissement des schémas climatiques de Mars s’avère crucial pour mieux cerner son évolution, la compréhension de son atmosphère et de son cycle de l’eau a également d’importantes implications en vue d’une potentielle présence humaine à long terme sur la planète rouge.

« L’histoire de la pression atmosphérique et de la disponibilité de l’eau sur Mars est une information essentielle pour comprendre le fonctionnement de base du climat de Mars et l’histoire géologique, chimique et peut-être même biologique près de la surface », estime Buhler.

« Les résultats de ces travaux constituent une avancée majeure dans le décryptage des mécanismes de base du cycle de l’eau sur Mars », a-t-il poursuivi, ajoutant que la disponibilité de sources d’eau près de la surface était essentielle pour permettre la vie près de la surface telle que nous la connaissons.

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