Il est assez difficile d’imaginer que les maladies infectieuses et la musique puissent avoir des points en commun. C’est pourtant le cas. Selon une nouvelle étude, ces deux éléments qui paraissent à l’opposé l’un de l’autre ont une étonnante similitude : leur mode de propagation semble obéir aux mêmes lois.
Les morceaux viraux aussi contagieux que les maladies infectieuses
Si la musique est relative à l’art, aux émotions et en général, à quelque chose de positif, les maladies infectieuses sont malheureusement associées à la souffrance, à la mort et donc à de nombreux aspects négatifs de la vie. Pourtant, les maladies infectieuses et les chansons les plus populaires partagent un point en commun étonnant. Selon des chercheurs de l’université de McMaster, à Hamilton, au Canada – qui étudient la propagation des maladies infectieuses –, la modélisation épidémique de la propagation des maladies infectieuses est très similaire à la manière dont les morceaux viraux gagnent en popularité.
En fait, ce n’est pas un hasard si une chanson à succès est souvent décrite comme étant contagieuse ou virale. Selon l’étude publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society, le modèle d’écoute et de téléchargement de nouvelles musiques au sein d’un groupe de personnes correspond étroitement au modèle de propagation d’une maladie virale infectant de nouvelles personnes dans une communauté. En effet, tout comme un virus, une chanson virale se propage rapidement dans une population donnée, se transmettant de personne à personne par le biais d’interactions sociales, que cela soit des interactions virtuelles ou physiques.
L’agent pathogène, ou la chanson, finit par atteindre un pic, puis décline à mesure que moins de personnes y sont sensibles ou que les individus infectés se rétablissent. « Lorsqu’une maladie pénètre dans une population, vous avez tendance à voir une forte augmentation des cas d’infection et elle finira par culminer à un moment donné lorsqu’elle se frayera un chemin dans la population sensible et commencera à décliner », a expliqué Dora Rosati, auteure principale de l’étude, à CBC. « Nous voyons le même schéma avec les téléchargements de chansons dans nos données. Il y aurait une forte augmentation à mesure que de plus en plus de gens entendront parler de la chanson et voudront l’écouter, puis elle culminerait et diminuerait », a-t-elle ajouté.
Dépassant la pop, l’electronica est le genre de musique le plus populaire
Pour aboutir à ces conclusions, les chercheurs ont effectué un suivi des téléchargements de chansons à partir de téléphones Nokia entre 2007 et 2014. La base de données contenait notamment plus de 1,4 milliard de téléchargements individuels du service de streaming musical MixRadio, une plateforme qui n’existe plus aujourd’hui. Les chercheurs se sont surtout concentrés sur les 1 000 chansons les plus téléchargées entre la période de collecte de données. Ils ont ensuite vérifié si les tendances des téléchargements de chansons s’inscrivaient dans le modèle compartimental en épidémiologie (modèle SIR), le modèle mathématique standard des maladies épidémiques.
Les résultats ont montré que certaines chansons s’intégraient parfaitement à ce modèle. Plus précisément que la musique electronica était le genre de musique le plus viral. En calculant les nombres de reproductions de base (R0) pour différents genres musicaux – le R0 étant la capacité de la maladie à se propager à travers une population –, les chercheurs ont découvert que l’electronica avait un score de plus de 3 430. Cela signifie que ce genre musical est 190 fois plus susceptible de se propager que la rougeole, a rapporté The Guardian. Si cette recherche n’a pas apporté de nouvelles informations sur la propagation des virus, elle fournit un nouvel outil très intéressant en matière d’expertise musicale.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
Étiquettes: chansons, propagation, maladies infectieuses
Catégories: Actualités, Sciences
On peut aussi comparer une épidémie à la mode. Un maximum de personnes veulent acheter par exemple un objet tendance (l’épidémie est installée) et une fois qu’ils l’ont ou qu’il ce soit écoulé un peu de temps pour ceux qui ne l’ont pas acheté (l’épidémie à atteint un pic), ils l’utilisent puis le mettent de côté ou l’envie d’acheter est passée (l’épidémie s’est affaiblie). Et il y a d’autres exemples …