Après une étude conséquente, l’Université de Genève est parvenue à trouver une musique qui permet d’aider à un meilleur développement du cerveau des prématurés. Une prouesse qui donne de l’espoir pour l’avenir.
Ils baignent dans un environnement stressant dès leurs premiers instants de vie
L’étude a été menée à L’Université de Genève (UNIGE) et dans les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), et a été publiée dans la revue PNAS. Ils ont ainsi conçu une musique spéciale, qui pourra aider grandement au développement du cerveau des grands prématurés.
Les bébés prématurés sont des bébés qui sont nés avant huit mois et demi de grossesse. Si les grands prématurés, les bébés nés avant 6 mois de grossesse, survivent, la moitié d’entre eux peuvent présenter des troubles d’origine neurodéveloppementale, notamment dans l’apprentissage, la concentration ou la gestion des émotions : des séquelles qui peuvent être handicapantes dans le futur.
C’est ce qu’explique Petra Hüppi, médecin-cheffe du Service de développement et croissance des HUG, qui a participé à l’étude : “A leur naissance, le cerveau de ces bébés est encore immature. Le développement cérébral doit donc se poursuivre aux soins intensifs, en couveuse, dans des conditions bien différentes de celles du ventre de leurs mères« , avant d’ajouter : « Cette immaturité cérébrale, alliée à un environnement sensoriel perturbant, explique le fait que les réseaux neuronaux ne se développent pas normalement. »
Les grand prématurés peuvent donc présenter des déficits neuronaux, car ils vont recevoir des stimulations stressantes et inattendues. Et pour cause, ils restent un long moment à l’hôpital, dans un milieu stressant, entourés de bruits et de stimulations néfastes pour eux. Le bébé témoigne également d’une certaine fragilité, il ne dispose plus du lien crucial avec sa mère qui lui permettait de traduire la signification d’un stimulus dans un contexte précis, et de s’adapter à son rythme. La chercheuse Lara Lordier, qui a contribué au projet, explique les conséquences sur le cerveau : « Le réseau le plus atteint est le réseau dit ‘de saillance’ qui détecte les informations et en évalue la pertinence à un moment précis, pour faire ensuite le lien avec les autres réseaux cérébraux qui doivent agir. Ce réseau est essentiel, tant pour l’apprentissage et l’exécution des tâches cognitives que dans les relations sociales ou la gestion des émotions.”
La musique comme solution pour accompagner et aider les grands prématurés
L’ouïe fait partie des sens qui se développent précocement. Les chercheurs ont alors eu l’idée de développer une musique qui permettrait au bébé de baigner dans un environnement sain, avec des stimuli « agréables et structurants ». Cette méthode, peu coûteuse et facilement adaptable, est la plus efficace et elle a déjà fait ses preuves, pour l’amélioration des conditions de santé des grands prématurés.
Ce sont donc trois morceaux de musique, de huit minutes chacun, qui ont été conçus avec le compositeur Vollenweider, qui a déjà mené des projets similaires. Ces musiques sont lancées à des moments spécifiques de la journée : “Une musique pour accompagner l’éveil, une pour accompagner l’endormissement et une pour interagir durant les phases d’éveil« , comme l’explique Lara Lordier.
Le compositeur Andreas Vollenweider a donc testé différents instruments de musique sur les bébés à l’aide d’une l’infirmière spécialisée en soin de soutien au développement. L’instrument qui a rencontré le plus de succès, c’est-à-dire qui a engendré le plus de réactions pour les bébés, était la flûte indienne des charmeurs de serpents, appelée punji !
Lara Lordier explique les capacités hors norme de cette musique : « Des enfants très agités se calmaient presque instantanément, leur attention était attirée par la musique ! » Les chercheurs ont donc conçu ces trois pistes sonores à partir de sons de punji, de harpe et de clochettes.
Des résultats très concluants
Cinq fois par semaine, à partir d’un âge gestationnel de 33 semaines (huit mois de grossesse environ) les bébés prématurés écoutaient ces musiques, jusqu’à leur sortie ou jusqu’à atteindre l’âge du terme. Le but était donc d’évaluer la connectivité fonctionnelle entre les aires du cerveau, à l’aide d’examens réalisés par IRM fonctionnelle pour les comparer à ceux des nourrissons prématurés et à terme, qui eux, n’ont pas été exposés à la musique. Les résultats sont très positifs : les nourrissons prématurés qui n’ont pas bénéficié de la musique présentaient une connectivité fonctionnelle moins bonne que les autres.
C’est une expérience très prometteuse pour les bébés nés prématurément. En effet, les réseaux neuronaux des bébés qui étaient exposés à la musique se sont améliorés significativement. Les auteurs expliquent : “L’enrichissement auditif de l’environnement de l’unité de soins intensifs néonatals a eu des effets durables sur le développement du cerveau.” Les connexions entre le réseau de saillance et le cortex auditif, le cortex sensorimoteur ou encore le cortex frontal étaient donc beaucoup plus actives et très proches de celles d’un enfant né à terme. Ils précisent : « Cependant, des recherches plus poussées sont nécessaires pour comparer ces interventions musicales à d’autres interventions sonores, telles que la voix parlée ou chantée d’un des parents. »
Les enfants ont aujourd’hui 6 ans et vont rendre une nouvelle fois visite à ces médecins. Cela permettra ainsi d’observer à travers de nouvelles évaluations de leur cerveau si ces résultats des plus concluants ont perduré dans le temps.
Par Frida Hussain, le
Source: Sciences et Avenir
Étiquettes: prematurés, cerveau, musique, bébés
Catégories: Actualités, Santé
« L’instrument qui a rencontré le plus de succès, c’est-à-dire qui a engendré le plus de réactions pour les bébés, était la flûte indienne des charmeurs de serpents, appelée punji ! »
Erreur : l’instrument s’appelle pungi et non punji, un punji etant une sorte de bois taillé aussi, mais pour de biens plus triste raisons…
Pour ma part, je pense que les sons de relaxation, ou les sons binauraux pourraient être bénéfiques, si on acceptait de lier spirituel et scientifique, qui sont certes opposés, mais je pense que deux choses opposés peuvent devenir une force constructive, une complémentarité plutôt qu’une opposition, mais c’est l’humain qui veut toujours tout étiqueter avec le « scientifiquement prouvé », mais en tant que personne spirituelle, je vis des choses improuvables scientifiquement ou chimique parlant, mais qui sont bien réelles, concrètes. Car le spirituel ce n’est pas juste des choses abstraites, mais aussi la manifestation de celui-ci dans la matière.
Je dis toujours que la solution n’est pas l’opposition mais la coexistence des deux. Car autant la science que la spiritualité ont une importance et peut apporter quelque chose à l’humain.
C’est un peu comme le travail et les loisirs, l’amour et la sexualité etc, on a besoin des deux, même si ce sont des choses opposés, il faut simplement un équilibre, une harmonie etc.
Désormais, grâce aux recherches de la physique quantique, spirituel et scientifique ne sont plus opposés. Mais il va falloir encore un certain temps pour faire passer les théories quantiques. Patience.