Grandement controversés, les OGM (organismes génétiquement modifiés) alimentaires divisent : si les études scientifiques démontrent qu’ils n’ont aucun impact néfaste sur notre santé, de nombreux organismes et associations tirent la sonnette d’alarme. Mais qui a raison ? Retour sur ce débat houleux.
C’est un débat qui fait rage depuis de nombreuses années et qui oppose deux clans : d’un côté, la communauté scientifique qui assure que les OGM sont sans danger, nécessaires à l’agriculture et sont même la solution au problème de malnutrition dans le monde. De l’autre, des organismes et associations qui s’inquiètent des effets néfastes potentiels que les OGM pourraient avoir non seulement sur l’environnement, mais aussi sur notre santé. Mais alors, qui a raison et qui a tort ?
Dans un premier temps, intéressons-nous aux arguments pro-OGM qui sont soutenus par la grande majorité de la communauté scientifique. D’abord, les cultures génétiquement modifiées seraient plus résistantes aux infestations de ravageurs, tels que les virus ou encore les intempéries (sécheresse, gelées, etc), ce qui signifie que l’on peut ainsi atténuer le risque de pertes de récolte. Aussi, en greffant des gènes dans des aliments comme le riz ou encore le blé, on pourrait accroître leur valeur nutritive.
Pour exemple, retenons les gènes responsables de la production du précurseur de la vitamine A qui ont été injectés dans des plants de riz et qui ont ainsi permis la création de ce que l’on appelle le « riz doré ». Puisque le riz nourrit plus de 50% de la population mondiale, ce dernier pourrait aider à réduire la carence en vitamine A qui est un véritable problème à travers les pays en voie de développement.
Mais ce n’est pas tout. La communauté scientifique met également en avant le fait que les OMG pourraient permettre de produire davantage de nourriture sur moins de terres, mais également remettre en état les terres endommagées ou moins fertiles, tout en permettant de retarder considérablement la détérioration naturelle des fruits et légumes.
Mais selon plusieurs ONG, comme GreanPeace par exemple, tout n’est pas aussi rose. En ce qui concerne l’environnement d’abord, celles-ci craignent que les gènes puissent muter avec des effets nocifs : pour l’heure nous ne disposons d’aucune donnée probante permettant d’affirmer que l’insertion de gènes artificielle reste stable dans la plante sur plusieurs générations. Aussi, les OGM pourraient rivaliser et/ou se reproduire avec les espèces sauvages, pouvant ainsi constituer un danger pour la biodiversité en supplantant les variétés traditionnelles. De la même façon, les risques potentiels pour les espèces non ciblées (comme les oiseaux, les insectes et autres organismes au sol) sont également une question importante.
Si la question de l’impact des OGM sur l’environnement inquiète les ONG, il en va de même sur les effets qu’ils pourraient avoir sur la santé de l’Homme. Ainsi, elles craignent le transfert des gènes allergéniques d’une espèce à l’autre qui pourrait causer des réactions extrêmement dangereuses, comme ça a été le cas avec le transfert d’un gène allergénique de la noix du Brésil qui a été transmis à une variété de soja transgénique. De la même façon, est soulevée la question du transfert de la résistance aux antibiotiques.
Enfin, selon une récente étude américaine de l’Académie Nationale des Sciences, il semblerait que certaines cultures OGM créent des problèmes coûteux comme par exemple des mauvaises herbes résistantes aux pesticides.
Ces arguments, qu’ils soient « pour » ou « contre » les OGM, prêtent véritablement à débat. La communauté scientifique semble sûre et certaine de la nécessité de ces organismes génétiquement modifiés, mais nous ne pouvons pas non plus fermer les yeux sur les craintes soulevées par les organisations pro-environnementales. Si vous vous sentez concerné par le ce débat, découvrez cet insecte qui évolue pour manger du maïs OGM empoisonné.
Par Joana Pimenta, le
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